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Ted Bundy, le Tueur de Collegienne


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Femmes Pédophiles - L'Ultime tabou de Anne Poiret

Francis Evrard a été condamné ce vendredi à 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 20 ans, par la cour d'assises de Douai (Nord), pour l'enlèvement et le viol du petit Enis en août 2007 à Roubaix. La peine est assortie d'un suivi socio-judiciaire de 20 ans.

Francis Evrard, 63 ans, a été reconnu coupable de tous les chefs d'accusation pour lesquels il comparaissait: "enlèvement, séquestration, atteintes sexuelles, pénétrations sexuelles", au terme de plus de trois heures de délibérés.

"Satisfaction"

Vêtu d'une veste de survêtement bleu marine, il est resté impassible à l'énoncé de la condamnation, accueillie dans un grand silence.

L'avocat général, Luc Fremiot, avait requis ce vendredi matin la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans, la peine maximale, ainsi qu'un suivi socio-judiciaire sans limitation de durée à l'encontre de Francis Evrard.

"On a le sentiment d'avoir été entendu puisque la peine de perpétuité n'a pas été prononcée", a réagi l'avocat de la défense, Me Jérôme Pianezza, soulignant qu'il n'envisageait pas de faire appel.

"Ce qui est le plus important c'est qu'on a prononcé une obligation de soins. La cour d'assises a reconnu qu'on n'avait pas tout essayé, que des erreurs avaient été commises et qu'il fallait recommencer", a-t-il ajouté.

Me Pianezza a indiqué que le premier sentiment d'Evrard était "la satisfaction". "Il a le sentiment d'avoir été entendu. Ce soir, ce n'est pas la bête qui est morte", a-t-il dit dans une allusion à la plaidoirie de l'avocat général.

"A la fin, il faut toujours que la bête meurt", avait déclaré le magistrat vendredi matin.

"Un bon équilibre dans la condamnation"

Francis Evrard, 63 ans, était accusé d'avoir enlevé, séquestré et violé par pénétration digitale, en récidive légale, le petit Enis, âgé de cinq ans au moment des faits, dans un garage de Roubaix le 15 août 2007.

Evrard avait déjà été condamné à trois reprises depuis 1975 pour des attentats à la pudeur et des viols sur des mineurs.

Me Emmanuel Riglaire, avocat du petit Enis et de son père, Mustafa Kocakurt, a estimé que "la cour a trouvé un bon équilibre dans la condamnation".

"Mustafa n'est pas déçu. Il est convaincu que la peine qui a été prononcée est adaptée à la situation. A l'époque où il sortira, Evrard sera hors d'état de nuire et de faire du mal. Ce soir, nous dirons à Enis que c'est déjà une peine extrêmement lourde qui a été prononcée", a-t-il déclaré.

Article publié dans l'Express du 30/10/09

Article publié dans Belga, le 01/10/09

Une requête en prescription a été déposée mercredi devant la justice française par l'avocat de Michel Fourniret, concernant l'assassinat en 1988 de Farida Hammiche, pour lequel le tueur en série a été inculpé en juin, a indiqué jeudi Me Grégory Vavasseur.

Une requête en prescription a été déposée mercredi devant la justice française par l'avocat de Michel Fourniret, concernant l'assassinat en 1988 de Farida Hammiche, pour lequel le tueur en série a été inculpé en juin, a indiqué jeudi Me Grégory Vavasseur. "Les faits datent d'avril 1988 et il n'y a eu aucun acte dans les dix années qui ont suivi, donc selon moi il y a prescription", a déclaré l'avocat.

Farida Hammiche, compagne d'un braqueur et ancien compagnon de cellule de Michel Fourniret dans les années 1980, Jean-Pierre Hellegouarch, a disparu courant avril 1988 près de Clairefontaine, en région parisienne. Sa disparition ne sera signalée qu'en avril 1998 par M. Hellegouarch. Un mois avant sa disparition, la jeune femme, dont le corps n'a jamais été retrouvé, avait aidé Fourniret à déterrer les lingots et pièces d'or des braqueurs, le "gang des postiches". Grâce à ce butin, Michel Fourniret et sa femme Monique Olivier s'étaient acheté le manoir du Sautou dans les Ardennes, où des victimes du couple ont été découvertes par la suite enterrées. Michel Fourniret, inculpé en juin pour "assassinat" et "recel de vol à main armé", a reconnu le meurtre de Mme Hammiche devant la police belge, selon Me Vavasseur.

Me Richard Delgenes, l'avocat de Monique Olivier, inculpée en mai dans la même affaire pour "complicité d'assassinat" et "recel de vol à main armée", a indiqué avoir déposé en septembre une requête en prescription similaire. Le parquet de Versailles a pour sa part requis le rejet des requêtes en prescription, a indiqué le procureur Michel Desplan.

Fourniret et sa femme sont poursuivis pour "recel de vol à main armée" de courant 1994 à 2004 mais leurs avocats contestent les dates de leurs inculpation. Michel Fourniret et Monique Olivier ont été condamnés en mai 2008 à perpétuité pour sept meurtres de jeunes filles entre 1987 et 2001.


- 4 avril 1942 : Naissance de Michel Fourniret à Sedan
- 1966 : Première condamnation de Fourniret pour attouchements sur mineurs ( prison avec sursis)
- 1981 : Tentative d’enlèvement d’une mineur dans la region d’etampes
- 1982 : Viol de Dahina Le Guennan
- 1983/84 : Plusieurs tentatives d’enlèvements, d’aggressions, et de viols sur mineurs dans la région parisienne. Il sera placé en détention préventive en attendant son procès.
- 1987 : Rencontre de Monique Olivier par le biais d’une petite annonce publiée dans le magasine « le Pèlerin »
- 26 juin 1987 : Condamnation de Michel Fourniret à 7 ans de prison (dont 2ans avec sursis) et 3 ans de mise à l’epreuve par la Cour d'Assises de l’Essone. Il sera incarceré à la prison de Fleury-Mérogis.
- Octobre 1987 : Michel Fourniret sort de prison et s’installe avec Monique dans l’Yonne.
- 11 décembre 1987 : Enlèvement et meurtre d’Isabelle Laville, 17 ans. ( nb : Monique affirme également un viol, ce qu'à toujours nié Fourniret).
- Avril 1988 : Meurtre de Farida Hamiche et vol probable du butin du "gang des postiches"
- 8 juillet 1988 : Meurtre de Marie-Angèle Domece, une jeune fille de 18 ans souffrant d’une déficience mentale
- 4 aout 1988 : Viol et meurtre par balle de Fabienne Leroy, à Chalons-en-Champagne
- 18 mars 1989 : Meurtre de Jeanne Marie Desramault, 22 ans à Charleville-Mèzieres
- 20 décembre 1989 : Enlèvement et meurtre d’Elisabeth Brichet, 12 ans, à Namur en Belgique
- 21 novembre 1990 : Enlèvement et meurtre de Natacha Danais, 13 ans, retrouvée poignardée près de Nantes
- juillet 1994 : Tentative d'enlèvement d'une infirmière sur un parking d'un hôpital de Bruxelles
19 janvier 1995 : Tentative de viol sur une commerçante, près de Namur en Belgique
Février 2000 : Tentative d'enlèvement de Sandra N. sur un quai de gare à Gedinne
16 mai 2000 : Enlèvement et meurtre de Céline Saison à Charleville-Mézières
5 mai 2001 : Enlèvement et meurtre de Mananya Thumpong à Sedan
26 juin 2003 : Enlèvement de Marie Ascension : Michel Fourniret sera arreté quelques heures plus tard.
28 juin 2004 : Arrestation et aveux de Monique Olivier
1er juillet 2004 : Aveux de Michel Fourniret
27 mars 2008 : Ouverture du procès de Michel Fourniret et Monique Olivier devant la Cour d'Assises de Charleville-Mézières.
28 mai 2008 : Verdict du procès : Michel Fourniret et Monique Olivier sont condamnés par le jury de la cour d'assises des Ardennes à une peine de prison à perpétuité. Incompressible pour lui, accompagnée d'une mesure de sûreté de vingt-huit ans pour elle. Fourniret a été reconnu coupable du meurtre aggravé de sept jeunes filles. Monique Olivier a été reconnue coupable de complicité dans plusieurs de ces meurtres.

Liste Macabre

Il aurait étranglé Farida Hammiche en avril 1988, après avoir récupéré une partie du butin du gang des postiches sur les indications d'un ancien codétenu.

Michel Fourniret a été mis en examen jeudi au tribunal de Versailles pour "assassinat" et "recel de vol à main armée" dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de Farida Hammiche en avril 1988. L'épouse du tueur en série, Monique Olivier, a été mise en examen dans la même affaire le 25 mai pour "complicité d'assassinat" et "recel de vol à main armée".

Farida Hammiche était la compagne d'un ancien compagnon de cellule de Michel Fourniret dans les années 80, Jean-Pierre Hellegouarch, un braqueur. Quand Fourniret est libéré en octobre 1987, les deux hommes restent en contact par le biais de Farida. Plus tard, Hellegouarch apprend que des lingots d'or appartenant au gang des postiches ont été cachés dans un cimetière du Val-d'Oise. La confidence lui est faite par un codétenu italien qui dit avoir assisté à la dissimulation du magot par un membre du gang des postiches.

En 1988, Hellegouarch, qui veut récupérer cet or avant d'autres, pense alors à Fourniret pour l'y aider. Avec Farida, il devra aller déterrer les lingots et pièces d'or - "peut-être 80 kg", selon Hellegouarch. Guidé sur les lieux par la compagne de ce dernier, Fourniret accomplira la mission. Mais un mois plus tard, il emmène Farida dans une zone isolée du côté de Clairefontaine où il l'étrangle puis enterre son corps. Le corps n'a jamais été retrouvé, et l'affaire n'a pas été jointe à la série de sept homicides jugés. Grâce à ce butin, le couple s'était acheté le manoir du Sautou dans les Ardennes, où d'autres victimes ont été découvertes par la suite enterrées. Michel Fourniret et Monique Olivier ont été condamnés en mai 2008 à perpétuité pour sept meurtres de jeunes filles entre 1987 et 2001.

Source

Par Jamila Aridj, publié sur le Point.fr, le 15/05/08

Monique Olivier a craqué. L'épouse du tueur en série présumé Michel Fourniret, qui comparaît à ses côtés pour complicité devant la cour d'assises des Ardennes, a fondu en larmes jeudi après-midi, près d'un mois après l'ouverture du procès.

Alors que la cour écoutait le témoignage d'un médecin légiste belge qui avait procédé à l'autopsie du corps de Céline Saison, une lycéenne de 18 ans tuée en 2000 en Belgique, celle que son mari a longtemps appelée sa "mésange" a été secouée de sanglots pendant quelques minutes. Le soir du meurtre de Céline, Fourniret lui avait raconté les faits Face au mutisme dans lequel s'est plongé son mari depuis le début du procès "faute de huis clos", les avocats de la partie civile ont vivement interpellé Monique Olivier sur son absence de réaction. "Elle participe autant que faire se peut. [...] Avec nous, elle craque. Il y a des jours, il faut que cela sorte", a expliqué Me Jean-Paul Delgenes, un de ses trois avocats commis d'office. Après avoir séché ses larmes, la complice de Fourniret a refusé de répondre à une question de l'avocat de la famille Saison, Me Hervé Dupuis. "Posez la question à Michel Fourniret", s'est-elle contentée de lâcher, des tremblements dans la voix. Pourtant, Monique Olivier connaît les faits.

Le soir du meurtre de Céline Saison, Fourniret lui avait détaillé son crime et montré le visage de sa victime sur des photos retrouvées dans le sac de la lycéenne. Couple diabolique "Une automate", c'est le mot qu'utilise Monique Olivier pour se qualifier. "Avec Michel Fourniret, on ne peut pas s'opposer", avait-elle admis le 2 avril dernier, au cinquième jour d'audience, après avoir exprimé des regrets pour sa participation à certains crimes reprochés à son mari sans pouvoir expliquer sa passivité. Cette mère de trois enfants a scellé son destin avec Fourniret en répondant à une petite annonce publiée le 12 septembre 1986 : "Prisonnier aimerait correspondre avec personne de tout âge pour oublier la solitude". L'Ogre des Ardennes cherchait à l'époque l'âme soeur depuis sa cellule de Fleury-Mérogis où il purgeait une peine pour plusieurs agressions sexuelles. Obsédé par la virginité, Fourniret était à l'époque devenu furieux lorsqu'il avait appris que sa bien-aimée avait déjà connu d'autres hommes avant lui. Au fil de leurs correspondances épistolaires, elle lui avait promis de l'aider à trouver des filles vierges. Le couple diabolique était formé.

Par Jamila Aridj, publié sur le Point.fr, le 15/05/08

Un procès dans le procès. Jeudi matin, pour la première fois, Michel Fourniret a commencé à décrire les sept crimes dont il est accusé au cours de la 27e audience devant la cour d'assises des Ardennes. Le tueur en série présumé a décidé, comme promis la semaine dernière, de sortir de son mutisme et de parler. Fourniret s'est comparé d'emblée à un braconnier chassant de manière aléatoire, "ne sachant pas s'il va ramener un faisan, un garenne ou rien du tout".

L'Ardennais a également renforcé ses accusations contre son épouse et co-accusée Monique Olivier, qu'il a qualifiée de "transparente" et de "menteuse". Face aux familles des victimes, le tueur en série présumé a commencé son récit ponctué de détails. Interrogé par l'avocat de la famille d'Isabelle Laville, première victime présumée du tueur en série, Fourniret a nié avoir procédé à des repérages comme l'a encore soutenu jeudi Monique Olivier, mais a reconnu avoir prémédité l'enlèvement de la jeune femme.

Couple Diabolique

Le 11 décembre 1987, Isabelle Laville rentre du lycée quand sa route croise celle de Monique Olivier conduisant une voiture sur une route isolée. Au volant de sa Peugeot 304, la compagne de Fourniret s'arrête à la hauteur de la jeune fille et lui demande de monter pour l'aider à trouver son chemin. Isabelle accepte.

Quelques mètres plus loin, la conductrice s'arrête à la hauteur d'un homme faisant mine d'être en panne avec un bidon d'essence à la main. C'est Michel Fourniret. Le couple diabolique ramène ensuite Isabelle, droguée avec des calmants, à son domicile de Saint-Cyr-les-Colons (Yonne). Elle y aurait été violée en réunion avant d'être étranglée par Michel Fourniret. Le corps d'Isabelle est découvert 19 ans plus tard, en 2006, sur les indications de Michel Fourniret, gisant au fond d'un puits. Cet enlèvement était la première concrétisation du pacte criminel passé entre Michel Fourniret et Monique Olivier à la sortie de prison de celui-ci. Il promettait à sa future femme de récupérer ses enfants et de tuer ses précédents maris tandis qu'elle acceptait d'entrer dans son fantasme de virginité.

"État second"

À Me Alain Behr qui s'étonne du ''hasard'' de cette rencontre avec la lycéenne, l'accusé lui répond qu'elle "a été l'instrument du destin placé sur la route de [sa] préméditation". Fourniret nie toujours avoir violé la jeune fille et "charge" son épouse : "Les médicaments ingérés par Isabelle Laville, c'est Monique qui les a donnés", soutient l'Ardennais. Interrogé aussi sur un sentiment de toute-puissance au moment de la mise à mort, l'ogre des Ardennes a soutenu qu'il ne pouvait répondre, qu'il était dans un "état second". Au cours de l'audience, les deux accusés ont été également interrogés sur le meurtre de Fabienne Leroy, tuée d'un coup de fusil le 4 août 1988. Fourniret reconnaît avoir pris l'initiative d'aborder la jeune femme à Reims. Elle sera violée dans un champ. "Pourquoi avoir ressenti le besoin de la tuer ?", lui demande Me Gérard Chemla, avocat de la famille. "Je remplacerai le terme de besoin par celui de nécessité de préserver l'anonymat", répond Fourniret. Un peu plus tôt dans la matinée, le tueur en série présumé a également détaillé sa rencontre avec Marie-Ascension, l'adolescente belge de 13 ans qui a permis son arrestation le 26 juin 2003. "Il y avait une intention de sabordage", a-t-il expliqué au sujet de ce kidnapping raté. Fourniret raconte que ce jour-là, il sortait "d'une maison qui sentait la vinasse", qu'il était "dans un fiasco familial et dans un fiasco à Sart-Custinne [son domicile belge]". "Je ne sais pas où j'en étais", conclut-il.

Compte-rendu d'Hélène Lecomte, publié sur LCI.fr, le 06/05/08

Quand sa mère est arrêtée, M., le fils aîné de Monique Olivier, a 24 ans, un peu d'argent en poche et son premier réflexe, c'est de prendre un billet de train. Aller-retour jusque chez les Fourniret, plus de 1000 kilomètres, une seule idée en tête, récupérer leur fils, S., son demi-frère, le sortir de là et l'emmener très loin, jusque chez son père à lui : le premier compagnon de Monique Olivier. André Michaux est surpris d'abord, puis il accueille comme une évidence l'arrivée de ce jeune homme, l'enfant du couple qui aurait conclu un pacte sur sa tête, tenté, il en est sûr, à plusieurs reprises de lui faire la peau. "Il est arrivé, je l'ai protégé, j'ai fait comme si c'était le mien" explique André Michaux.

"Il fallait l'aider contre ses éventuels débordements"

Comme si c'était le sien, il s'en est occupé, comme de ses deux garçons quand Monique Olivier s'en va. "C'était pas mon rôle (de les prendre en charge, ndlr), j'aurais bien aimé lui laisser les enfants". Mais quand le juge donne la garde à leur mère, "à ce moment-là on ne l'a plus revu". Celui qui fut la cible des Fourniret élève donc seul les deux garçons, même quand il tire le diable par la queue, puis avec son aîné il en recueille un troisième. Ils font abstraction de son passé, de tout ce qu'il a vécu, tentent de lui sortir la tête de l'eau. Et aujourd'hui S. est indépendant, il travaille, il a même un CDI. Sa mère se souvient peut-être qu'elle aussi, rejetée par son frère, a été accueillie par celui de Michel Fourniret. Quand il part en prison, elle frappe à sa porte, son fils sous le bras, les créanciers sur le dos. "On a donc répondu présent et comme il y avait un enfant et quelque chose que l'on devinait dangereux du côté de Michel, il fallait l'aider contre ses éventuels débordements".

Une histoire qui se répète. En 1984 déjà, autre femme, autre époque mais même moeurs pour Michel Fourniret. Sa seconde épouse, Nicole, est elle aussi criblée de dettes avec un mari incarcéré, poursuivi pour des agressions sexuelles. Nicole, témoin elle aussi au procès, et qui dort chez André, le grand frère, avant de venir déposer. Solidaire, cet aîné l'est aussi avec les familles de victimes. André admet sincèrement qu'il préfère être à sa place, malgré les soucis, plutôt qu'à la leur. Il se tourne vers ce banc des parties civiles : "Pour nous, ce n'est pas de la douleur ; à côté des familles, je ne me sens pas le droit de me plaindre. L'affection que je vous porte est forte". Les yeux dans les yeux, André leur demande si elles l'acceptent : "nous l'acceptons", souffle la mère de Fabienne Leroy, la deuxième victime. "Si un jour ils ont besoin de quelque chose, un avis, un conseil, je m'efforcerai toujours de le leur apporter". Et les parties civiles le remercient, lui, le frère de l'assassin. Bien sûr, André a changé son nom à 74 ans, "pour mes correspondants, mes interlocuteurs, c'était une marque de politesse".

Le dernier des Fourniret

Bien sûr aujourd'hui, plus personne ne veut s'appeler Fourniret, ses ex-femmes vivent sous leur nom de jeune fille, trois de ses enfants ont pris le nom de leur mère. "Qui porte encore votre nom aujourd'hui ?", lui demande le président. L'accusé est donc le dernier des Fourniret. Le seul aussi qui refuse de parler de lui et des siens mais qui, tout comme Monique Olivier demeure à jamais une maman pour son grand fils, reste un frère pour son aîné, le Michel un peu bourru mais sympa, le pseudo-intellectuel qui veut épater la galerie, le bluffeur qui peut redevenir "gentil quand on manifeste une force supérieure à la sienne".

André oscille donc entre deux extrêmes : il n'a pas envie de défendre un assassin d'enfants mais ne veut pas non plus attaquer trop fort le même sang que le sien. Ce même André pense avoir compris que si son frère se mure dans le silence, c'est pour mieux se protéger de l'insupportable qu'il reconnaît avoir commis ; il demande à la cour de ne plus l'importuner, de ne pas le forcer à parler : "Vous en savez assez". Et ce grand frère ne coupe pas les ponts, ne ferme pas la porte à une éventuelle rencontre. Il montre surtout que chez lui, un Fourniret pourtant, même s'il ne porte plus ce nom, il peut aussi y avoir du bon.

par Laurent Chabrun, Eric Pelletier, Jean-Marie Pontaut, publié le 09/08/04 sur lexpress.fr

Face aux enquêteurs, le monstre des Ardennes est revenu sur ses crimes commis, à la fin des années 1980, dans la région d'Auxerre. Des dossiers non élucidés sont rouverts et les proches des victimes demandent des comptes à la justice.

Au fil des interrogatoires, les aveux glaçants du tueur en série Michel Fourniret, et notamment le récit de ses crimes dans la région d'Auxerre, traduisent une personnalité égocentrique, imperméable au remords et à la douleur des familles. Ses déclarations devant les enquêteurs belges et français détaillent, de façon quasi clinique, ses premiers pas dans le terrible itinéraire criminel au cours duquel il tuera à au moins neuf reprises. Des premières confessions, froidement livrées, qui permettent désormais de comprendre comment Michel Fourniret a fait ses débuts dans l'horreur.

C'est en octobre 1987, à sa sortie de Fleury-Mérogis, que Michel Fourniret s'installe discrètement à Saint-Cyr-les-Colons, un paisible village proche d'Auxerre. Il a définitivement quitté Clairefontaine-en-Yvelines, en région parisienne, où vivent encore sa deuxième femme et ses deux filles. Pendant sa détention - il a été condamné à sept ans de prison pour viols de mineurs et libéré après quatre années, dont trois de préventive - il a connu Monique Olivier, sa «visiteuse», rencontrée par une petite annonce passée dans un journal catholique. Elle est devenue sa compagne. Ils ont décidé d'avoir un enfant et de se marier. Ensemble, ils ont vaguement l'intention de monter un gîte rural à Saint-Cyr-les-Colons, pour accueillir les randonneurs des sentiers chablisiens...

Le couple prend ses quartiers dans une maison d'un étage à la façade anonyme qui, le long de la rue principale, s'ouvre sur la place de l'église. La bâtisse appartient au beau-père de l'ex-détenu, décédé deux ans plus tôt et inhumé dans le cimetière communal. Dans le village, on se souvient de Fourniret comme d'un homme discret allant chercher du lait à la ferme voisine, vivant de petits travaux de maçonnerie au noir. Aux yeux du monde, sa compagne n'existe pas. Fourniret impose en effet à Monique un véritable enfermement physique et psychologique. Elle ne sort jamais et reste pour les voisins un véritable fantôme.

Le 11 décembre 1987, la 304 sombre des Fourniret ralentit devant le collège Bienvenu-Martin, à la sortie ouest d'Auxerre. En cette veille de week-end, à la fin des cours, l'endroit est très fréquenté. Monique Olivier est au volant, son compagnon assis sur le siège passager. Celui-ci laisse aujourd'hui entendre, sans convaincre, qu'ils passaient là par hasard. «J'ai remarqué une jeune piétonne qui marchait dans le même sens que nous. Sans réfléchir, j'ai dit à Monique d'accélérer et elle m'a déposé un peu plus loin, raconte Fourniret aux enquêteurs d'une voix monocorde, le 30 juin dernier. J'avais pris un bidon d'essence dans la voiture.» Il demande à Monique d'aborder la collégienne pour lui indiquer son chemin. «La jeune fille a accepté de l'accompagner et Monique est revenue dans ma direction. J'ai fait le geste d'un auto-stoppeur. Monique s'est arrêtée et je suis monté à l'arrière, explique Fourniret. Comme à son habitude, Monique roulait lentement.»

Soudain, tout bascule: «J'ai saisi les cheveux de la passagère pour la maîtriser. (...) Nous sommes sortis de l'agglomération et, dans un chemin à l'écart, j'ai fait passer la jeune fille à l'arrière et j'ai pris le volant.» «Instinctivement», dit-il, il enclenche la sécurité enfant qui bloque les portières. «J'ai roulé sans but jusqu'à la tombée de la nuit et nous sommes retournés jusqu'à chez nous, à Saint-Cyr-les-Colons.» C'était la première fois, selon lui, que Monique était «témoin d'une telle situation». Fourniret entraîne sa victime «dans une chambre à l'étage de la maison». Il décrit alors ce qui se reproduira à plusieurs reprises dans sa longue course meurtrière: une tentative de viol et un blocage devant la résistance de l'adolescente. Et, comme une évidence, il ajoute: «La seule solution pour moi, pour me sortir de cette situation dans laquelle je m'étais mis, était de la tuer.»

Le couple porte le corps jusqu'à la voiture et roule plusieurs dizaines de kilomètres dans la nuit. «Sur la droite de la route, à un moment donné, je trouvai un ancien transformateur électrique, en brique rouge, désaffecté.» Fourniret affirme avoir jeté sa victime dans un puits de dispersion tout proche. Lors d'une deuxième audition, l'assassin donne même un détail géographique supplémentaire qui incite aujourd'hui les enquêteurs à restreindre leurs recherches à un triangle de quelques dizaines de kilomètres carrés, situé entre Auxerre et Migennes.

La jeune fille de 17 ans, timide et réservée, qui regagnait à pied son domicile, à 800 mètres de l'école, s'appelait Isabelle Laville. Ses parents s'étaient installés quelques mois plus tôt à Saint-Georges-sur-Baulche, une commune à la périphérie d'Auxerre. Les Laville ont vécu les aveux de Fourniret comme un nouveau coup de poing à l'estomac. «Je me suis revu dans les tout premiers jours, recherchant Isabelle, témoigne, les yeux rougis, son père, Jean-Pierre, qui était à l'époque directeur de supermarché. Dès les premières heures, j'étais sûr qu'il ne pouvait s'agir d'une fugue. Il était forcément arrivé quelque chose. Vous savez, elle nous quittait rarement, comme si elle ne souhaitait pas prendre sa liberté. Ma femme s'est rendue au collège, a appelé nos amis. Lorsque je suis rentré à la maison, vers 20 heures, j'ai repris la voiture. C'était l'un des tout premiers jours de décembre si froids. J'ai refait le chemin, cherché partout, même dans les jardins ouvriers et les bois environnants.» Au matin débutent des fouilles de grande ampleur. Gendarmes et policiers ratissent le terrain. Les pompiers sondent l'Yonne. Un hélicoptère scrute le ciel. La disparition d'Isabelle suscite une réelle émotion à Auxerre. Les membres du club de foot, notamment Guy Roux et Basile Boli, se mobilisent. En vain...

J'ai dû reprendre mon travail à Casino un mois après la disparition de ma fille. C'était ça ou le suicide», s'excuse presque Jean-Pierre Laville. Mais, désormais, c'est aussi la colère qui l'anime. A Auxerre, quelqu'un a systématiquement classé ce dossier, et pas par inadvertance, assure le père d'Isabelle Laville. Une enquête sérieuse aurait pu permettre de confondre Fourniret. Nous n'aurions peut-être pas pu sauver Isabelle, mais les autres?» Son avocat se montre encore plus incisif: «Une gamine disparaît un soir le long d'une route et on ne se pose pas la question de l'éventuelle implication d'un criminel sexuel habitant à quelques kilomètres de là», dénonce aujourd'hui Me Alain Behr.

L'indigent traitement judiciaire du «dossier» Isabelle Laville a été étudié de près à l'occasion d'une opération d'inspection générale que le ministre de la Justice a ordonnée au tribunal de grande instance d'Auxerre, en décembre 2001, après l'affaire Emile Louis. Les magistrats locaux n'avaient, en effet, pas non plus pris en compte les disparitions de jeunes handicapées mentales, attribuées depuis à cet autre tueur en série qui sévissait dans la région au début des années 1980. Du coup, l'Inspection des services judiciaires avait décortiqué tous les dossiers non élucidés, dont celui concernant Isabelle Laville.

Les enquêteurs ont alors constaté que l'affaire Laville avait été correctement gérée par le parquet d'Auxerre dans les premières semaines qui ont suivi la disparition de la jeune fille. Le substitut du procureur, Frédéric Clot, avait coordonné le travail de recherche des gendarmes, sollicité la presse locale afin que des avis de disparition soient publiés et personnellement suivi les investigations. Mais il n'avait, en revanche, pas ouvert d'information judiciaire et donc aucun magistrat instructeur n'avait alors été désigné pour poursuivre l'enquête. En conséquence, le dossier Laville a été classé, deux fois - autre bizarrerie du tribunal d'Auxerre. Une première fois le 14 janvier 1988, par le procureur André Ride lui-même, et une deuxième fois le 7 juin 1988, par le substitut Frédéric Clot...

L'Inspection des services judiciaires n'a, pourtant, pas relevé de faute de la part des magistrats d'Auxerre, qui n'étaient pas, à proprement parler, dans l'obligation d'ouvrir une information judiciaire. Aucun corps n'avait été retrouvé et l'hypothèse d'une fugue d'Isabelle Laville restait envisageable. Mais en refusant de donner à cette enquête les développements qu'elle méritait, la justice s'est mise dans l'incapacité de traquer Fourniret, un homme au casier judiciaire chargé, condamné aux assises pour des viols et des agressions sexuelles et placé sous le contrôle d'un juge d'application des peines après sa libération.

La famille Laville n'est pas la seule à demander des comptes à la justice. D'autant que l'ombre de Fourniret plane sur d'autres affaires non résolues.

Lorsqu'elle disparaît à son tour, le 8 juillet 1988, Marie-Angèle Domece souffre d'un léger retard mental et ne fait pas les 19 ans qu'elle s'apprête à fêter. Comme pour Isabelle, on perd sa trace un vendredi soir, à la sortie de son institution spécialisée d'Auxerre. Cette enfant placée par la Ddass s'apprête alors à prendre le train qui doit l'emmener chez sa nourrice, à Migennes, à 25 kilomètres de là. La révélation de l'implication des Fourniret dans l'assassinat d'Isabelle Laville a relancé ce dossier inabouti. D'autant que la tante de Marie-Angèle habite Saint-Cyr-les-Colons. Comme Fourniret à cette époque... Ces éléments troublants ont d'ailleurs permis à Me Pierre Gonzalez de Gaspard, l'avocat des parties civiles, d'obtenir une prochaine audition du tueur en série dans ce dossier.

En attendant, dans son petit appartement d'Avallon (Yonne), Claude Domece, le père de Marie-Angèle, et Véronique, son autre fille, se débattent avec leurs tourments intérieurs. «Quelques jours après sa disparition, lâche le père de Véronique, on m'a dit que Marie-Angèle avait été aperçue discutant avec un couple étrange dans Auxerre. On l'a vue sortir avec un petit sac de sport alors qu'elle avait laissé tous les vêtements de la semaine dans sa chambre. On a d'abord pensé qu'elle avait pu partir avec un petit copain. «A 75 ans, il me restait une ambition: finir ma vie paisiblement. Je n'aurai même pas cette chance», conclut Claude Domece.

Si ni Michel Fourniret ni sa compagne n'ont évoqué le cas Domece, ils ont mis les enquêteurs sur la piste d'un autre crime commis près d'Auxerre. Un crime sans cadavre. Fourniret, qui habite encore à Saint-Cyr-les-Colons, a besoin d'argent. A l'arrêt sur un parking de l' «autoroute Paris-Sens», à la nuit tombée, il remarque un homme seul qui regagne sa voiture, «une grosse Peugeot». Fourniret met en joue l'automobiliste, «un représentant de commerce», se souvient-il, et réclame son portefeuille. Lorsque celui-ci lui jette avec dédain sa veste à la figure, Fourniret tire au fusil de chasse, pensant, dit-il, l'avoir «touché à l'abdomen». Dans sa fuite, il prend le temps d'aviser les secours depuis une borne d'autoroute. Dans la veste, Fourniret ne découvre qu'une «carte de téléphone, des chewing-gums et une carte d'identité». Le tueur en série se souvient même vaguement du nom qui figurait sur le document d'identité: «Piquina» ou «Viguina».
Les souvenirs semblent précis. Et pourtant, aussi incroyable que cela paraisse, aucun incident de ce type ne semble avoir été enregistré par les services de police ou de gendarmerie à l'époque! Le seul rapprochement qui peut être esquissé concerne une femme, représentante de prêt-à-porter, assassinée dans sa voiture sur une aire de l'autoroute A 26 et dont le corps a été retrouvé enterré dans les bois, en octobre 1988...
Le tueur en série n'a pas, on le voit, livré tous ses secrets. Un seul de ses crimes, hormis celui qu'il revendique sur l'autoroute, répondra à un mobile non sexuel. C'est en effet pour de l'argent qu'il tua la femme de son ancien compagnon de cellule, Jean-Pierre Hellegouarch, qui avait commis l'imprudence de lui confier l'endroit où était dissimulé un trésor en lingots d'or: le reliquat du butin du gang des postiches. «Il n'y avait là aucun aspect d'agression sexuelle, mon but unique était un transfert de propriété», précisera cyniquement Fourniret aux enquêteurs belges.

C'est grâce au magot des «postiches» qu'il a pu quitter Saint-Cyr-les-Colons et s'acheter la propriété de Sautou, dans les Ardennes. Un nouveau «terrain de chasse».






Par Charlotte Menegaux, publié le 06/03/08 sur le Figaro.fr

À 14 ans, la jeune fille a été enlevée et violée par le pervers. Elle était lundi au nombre des victimes reçues à l'Élysée.

Dahina Le Guennan fourbit ses armes. Le 27 mars, elle quittera son vaste appartement de Cholet (Maine-et-Loire) et montera au front à Charleville-Mézières pour le début du procès de Michel Fourniret, où elle sera témoin. Cette belle métisse de 40 ans, aujourd'hui séparée et mère de trois enfants, conserve encore les stigmates de son viol, à 14 ans, par celui qui deviendra l'Ogre des Ardennes. «Tout le monde n'est pas réinsérable, les gens qui représentent un réel danger doivent rester en prison», martelait-elle encore lundi, à l'issue de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy.

Le 4 septembre 1982, elle sort de la gare d'Épernon (Eure-et-Loir) à 22 h 40 et entame le kilomètre de marche à pied qui la sépare de chez elle. C'est là que Michel Fourniret surgit, une fiole de vitriol à la main, et menace de la défigurer si elle ne monte pas dans sa voiture. Il se présente alors comme un truand en fuite, lui dit qu'elle est son «otage», et la «noie dans un flot de paroles». Le tout «très courtoisement», à coups de mademoiselle et de vouvoiement.

L'instinct de survie de l'adolescente lui intime l'ordre de ne pas aller contre la volonté de cet homme étrange. Elle ne proteste pas lorsqu'il s'arrête dans un champ. Tétanisée, elle ne se débat pas quand il l'attache avec des cordes, bascule son siège et s'excuse après l'avoir violée. «Penaud», il la ramène chez elle, et tente de lui faire croire qu'«il ne s'est rien passé de grave».

Seule face à son agresseur

Elle le reverra deux ans plus tard, au moment où elle s'y attend le moins. «Vous pouvez faire entrer M. Fourniret !» entend-elle alors qu'elle est simplement venue signer sa déposition chez le juge. Seule face à son agresseur, qui vient d'être arrêté pour d'autres faits, et à son «brutal» avocat, elle tente alors d'expliquer pourquoi elle ne s'est pas débattue le soir du viol. «J'étais la victime, mais à les entendre, c'était moi qui lui avais sauté dessus», fulmine-t-elle en repensant à la scène. Même tonalité au procès, en 1987, devant la cour d'assises d'Évry, qui juge Fourniret pour une série d'agressions sexuelles : «Les jurés avaient l'air plus touchés par ses excuses, par son attitude humble et contrite, que par ma propre peine», se souvient-elle, non sans amertume. À l'issue de débats interminables sur la qualification pénale du viol, Michel Fourniret s'en sort avec cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour «attentat à la pudeur».

Après avoir «touché le fond» en tentant trois fois d'en finir, Dahina refait surface au fil des ans. «On n'est pas voué à être victime toute sa vie» lance-t-elle, de son ton incisif et espiègle à la fois. Bien plus tard, en 2004, lorsque le couple Fourniret passe aux aveux et qu'on apprend l'étendue de ses crimes, elle prend l'affaire à bras-le-corps en multipliant les rencontres avec avocats, enquêteurs et familles de victimes. Rejetant tout sentiment de culpabilité, dont celui notamment «d'être vivante, contrairement aux autres filles», elle concentre son combat sur «les lacunes de la justice et de la police». Dahina veut comprendre : «Comment Fourniret a-t-il pu passer si souvent entre les mailles du filet ?» s'interroge-t-elle sans cesse. Avec l'espoir, teinté de scepticisme, que le procès lève un peu le voile sur ces dysfonctionnements.

* Dahina Le Guennan publie le 10 mars prochain «Sous France» avec Frédéric Mazé et Laurent Lèguevaque (Villèle éditions).
* Le livre de Dahina Le Guennan et de Jean-François Abgrall «Inavouable vérité» est paru chez Albin Michel en 2006.


Le témoignage de Dahina Le Guennan en vidéo

25 années ont passé entre la découverte du corps du petit garçon et celle d'ADN derrière des lettres du corbeau.

Cette fois, le calme est revenu après quarante-huit heures d'excitation. Par chance, la justice dijonnaise avait fait diligence, instruite qu'elle est de la haute instabilité de ce dossier judiciaire, depuis qu'en 1986, elle s'en est vue confier le désamorçage. Le procureur général de la Cour d'appel, Jean-Marie Beney, avait très vite réuni une conférence de presse, priant, vraiment, pour qu'aucun organe de presse ne la manqua, et, sans préambule, il avait lâché l'information: les empreintes génétiques de Christine et de Jean-Marie Villemin ne figurent pas sur la lettre dont la cour a confié l'analyse à un laboratoire lyonnais. Pas plus que sur les autres scellés. Les experts ont effectivement trouvé les traces ADN d'une femme, celles aussi d'un homme, toutes deux «parfaitement exploitables», mais, le procureur avait bien insisté, ces signatures ne sont pas celles des parents du petit Grégory Villemin.

La démarche judiciaire était irréprochable de transparence. Les promesses faites étaient tenues: l'instruction était bel et bien relancée. Le dossier allait échapper à la prescription, prévue pour 2011. Pourtant, dans l'assistance, s'est fait sentir comme une déception; tout le jeudi 22 octobre, et encore le lendemain, et le surlendemain, sur les ondes des radios, sur les chaînes d'information, sur Internet, presqu'un regret. Retour de l'incrédulité. Bref accès d'une très ancienne folie.

Curieusement, cet emballement discrètement contenu dans les synthèses de presse, cette émotion de commentaires étaient, à la fin de la semaine, le fait de jeunes journalistes, dont on pourrait penser que la réouverture d'un dossier antédiluvien n'est pas vraiment leur affaire.

Au même moment, dans les Vosges, le long de la Vologne, cette rivière maudite, d'autres confrères, aussi jeunes, étaient déjà occupés à recommencer l'enquête, posant des questions vieilles d'un quart de siècle, s'égarant dans le décor changé de la vallée et des hauteurs, derrière Epinal, qui avait négligé d'attendre leur génération. Comme s'il existait, malgré le goût pour l'oubli de ce siècle-ci, des balises de la transmission par le fait divers; des lieux, des noms, conservant à travers le temps un pouvoir d'adoubement. Certains de ces journalistes étaient à peine nés, en 1984, quand «l'affaire Villemin», encore nommée «l'affaire Grégory», était brutalement entrée dans la mémoire collective, lourd boulet que celle-ci traîne encore.

UNE AFFAIRE D'OUTREAU AVANT L'HEURE

Si les derniers arrivants doivent, après tant d'autres, s'enfoncer dans le mystère de la mort de Grégory, prendront-ils aussi la mauvaise conscience qui en émane? Car il s'agit d'abord de cela: d'une «affaire d'Outreau» avant l'heure. D'une chaîne invraisemblable de défaillances professionnelles et d'égarements. D'une honte partagée, pour la magistrature, la gendarmerie, la police judiciaire, les experts; pour la presse — même la plus sérieuse; évidemment pour le peuple, immense, des faux témoins et des raconteurs d'histoires; pour les lecteurs, les téléspectateurs, enfin, Français de ces années-là, qui s'étaient fait une opinion du drame, tout au début, et qui ont répugné à la rengorger.

Il s'agit d'une femme, Christine Villemin, qui, même lavée de tout soupçon, porte la croix d'une mère infanticide, par la persistance d'un phantasme commun, d'une rumeur nationale, et qui attend en vain que l'innocence, symboliquement, lui soit rendue.

La Vologne, à la retenue d'eau de Docelles. La rivière y est riche en ombres et en truites. En plus, on reste à vue des maisons, cela tient compagnie. Mais à cet endroit, c'en est fini de la pêche, et pour longtemps sans doute. Malgré la faiblesse des projecteurs, on distingue bien le pompier encordé et la forme que ses bras viennent d'arracher aux herbes et aux rochers, et qu'il secoue pour conserver son équilibre, en regagnant la rive. Un petit corps humain.

Il est 21h15, le 16 octobre 1984. Les gendarmes et les secouristes viennent de retrouver Grégory Villemin, un garçonnet de 4 ans, dont la disparition a été signalée, moins de quatre heures plus tôt à Lépanges-sur-Vologne, un village en amont, à six kilomètres de Doncelles. L'enfant est mort. Il a été tué, peut-être noyé vivant car ses membres sont ligotés. Son meurtrier lui a enfoncé son bonnet sur les yeux. Il porte son anorak rouge. Les pêcheurs qui font groupe avec les sauveteurs, sur la rive, doutent qu'il ait pu être entraîné très loin sur cette distance, malgré un courant trompeur, sur cette portion de la vallée. Il a plutôt été jeté à l'eau près de la retenue. Sur place, même, si ça se trouve, là où ils se tiennent. Dans une telle hypothèse, ils sont en train de piétiner une scène de crime.

Les parents du petit sont Christine et Jean-Marie Villemin. Ils habitent un chalet, au-dessus de Lépanges, le village en étages. A 24 ans, Christine est couturière, comme beaucoup de femmes qui travaillaient, avant, dans les filatures environnantes. Avant la crise. Elle avait 16 ans quand elle a rencontré Jean-Marie. Orpheline d'un père bûcheron, avec ses frères et sœurs, elle a connu une enfance difficile. Maintenant, on l'envie car son mari est contremaître, et ils viennent de faire construire leur maison.

UN PETIT JUGE ET UN PETIT GENDARME

On le jalouse aussi, lui, peut-être parce qu'il est contremaître chez un équipementier automobile, et non dans le textile en plein déclin. A moins que ce ne soit parce que leurs familles font nombre, dans un pays qui compense le manque d'argent par l'importance des fratries. Ils sont plutôt beaux, tous les deux. Elle, c'est une brune, mince, chevelure bouclée, pâle de peau, visage fermé, dur, qui a déjà imprimé on ne sait quelle épreuve, et qui lui donne toujours l'air un peu triste, au naturel. Lui, mince et brun aussi, on pourrait lui trouver un brin d'arrogance dans l'œil.

Les jours suivant la découverte du corps, un juge d'instruction est désigné. Le juge Jean-Michel Lambert. «Le petit juge», dira-t-on, car il est de petite taille et, à 31 ans, il a l'air d'un étudiant. Il vient d'arriver au tribunal d'Epinal. Les gendarmes chargés de l'enquête, sont commandés par un capitaine encore plus jeune, Etienne Sesmat, 30 ans. A eux tous, expérience à peu près nulle des crimes complexes.

Entendus, les parents Villemin expliquent que depuis trois ans, ils sont victimes d'un «corbeau» qui les harcèle de coups de téléphone et de lettres, de menace ou d'insulte, bâtonnées en lettres majuscules. Quelqu'un, qui les connaît, entend bien leur nuire. En novembre 1982, une voix, non identifiable, de femme ou d'homme, avait déjà averti Jean-Marie du viol prochain de son épouse — «T'as pas peur de la laisser seule?» — puis de la mort de son fils. Comme la gendarmerie avait recommandé d'enregistrer les appels, le corbeau était passé aux messages écrits, adressés à Jean-Marie, parfois à ses parents, Albert et Monique. En mars 1983: «je vous ferai la peau à la famille Villemain» (sic).

«J'AI PRIS LE FILS DU CHEF, JE L'AI MIS DANS LA VOLOGNE»

Le jour du drame, alors que, déjà, la famille s'inquiète de l'absence de Grégory, qui a déserté le tas de sable devant la maison, où sa mère l'a laissé, une demi-heure plus tôt, à 17h32 exactement, Michel, l'un des frères de Jean-Marie, a répondu à un bien étrange appel. A nouveau, une voix déformée, annonçant: «j'ai pris le fils du chef, je l'ai mis dans la Vologne».

Le lendemain matin, au courrier, une lettre revendique aussi l'assassinat: «j'espère que tu mourras de chagrin, le chef, ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance, pauvre con». On tente de dresser une liste de suspects. Qui peut haïr Jean-Marie au point de délirer sur la prétendue richesse de cet ancien ouvrier? Qui peut l'appeler «le chef», si ce n'est un familier des entreprises locales, peut-être de celle du jeune contremaître? Par éliminations successives, en quelques jours, les gendarmes se rapprochent de Bernard Laroche, un cousin germain de Jean-Marie, qui a dû patienter plus longtemps pour passer contremaître. Pendant un mariage, il a fait du plat à Christine, qui l'a rembarré. Lui aussi, il a la mentalité à prendre la tête d'un clan familial. Peut-être du même.

Ces soupçons, ce ne sont pas les enquêteurs qui les livrent, ni même le juge. Mais la presse, déjà chez elle, qui paraît mener les investigations elle-même, tant elle est présente, aux heures névralgiques de cette histoire. Des photos ont été vendues du corps du petit Grégory, à la rivière; des habitants de Docelles, assiégeant les secours, le premier soir, pour crier leur indignation, avant que le maire ne fasse éteindre l'éclairage public pour les contraindre à rentrer chez eux; du choc des parents, des premières minutes du chagrin, quand Christine et Jean-Marie se sont retrouvés enlacés sur le sol de l'entrée, aux pieds des pompiers, se brisant les mains, les pieds, contre les murs. C'est là qu'on a appris qu'elle appelait son mari «Nounours». Quand elle a hurlé: «pourquoi, Nounours, pourquoi?»

La France s'ennuie-t-elle, en 1984? L'affaire, tout de suite, vrille ses tympans. Un corbeau: formidable! Un drame rural. Mieux: de la montagne. Une querelle familiale, sûrement, qui doit charrier tout un tas de misérables secrets, de fesses ou d'héritage. Transfert et catharsis. L'offre faite à la nostalgie, pour un pays qui se croyait heureux avant les exodes vers les grandes villes. L'invite à l'horreur médiatique des assassinats d'enfants, qui gonfle les ventes et l'audience. Sur la photographie que tout le monde a dans l'œil, au milieu de l'automne 1984, le petit Grégory a un joli sourire, sous ses boucles brunes.

INSTRUCTION SOUS INFLUENCE

Celui qui plus tard sera «le découvreur» des listings Clearstream, le journaliste Denis Robert, en regrettant son réflexe, a reconnu, dans son livre «Au cœur de l'affaire Villemin», avoir, avec deux confrères, forcé la main au juge Lambert pour que celui-ci précipite l'arrestation de Bernard Laroche. Sinon, le trio lâchait son scoop. Alors correspondant de Libération, Denis Robert avait compris, en suivant les gendarmes, que le cousin germain était devenu le suspect numéro 1. Le magistrat avait obtempéré. Tout est ainsi. Le degré zéro, effrayant, du secret de l'instruction. Prudences, règles de base, aux oubliettes. Enquête ouverte à tous les vents. Le samedi de l'enterrement de l'enfant, juste avant que Christine ne s'effondre à nouveau, les envoyés spéciaux plaisantent avec les enquêteurs, à la porte du cimetière. Très vite, le juge avoue sa fascination pour le métier de presse. Il fait de certains des journalistes parisiens ses conseillers, et comme il est facilement influençable, l'instruction subit des cours variables.

Tout de même, on tient un accusé, et l'affaire pourrait s'apaiser là. Mais Bernard Laporte Laroche [veuillez nous excuser pour cette erreur] clame son innocence. Il n'est ni le corbeau ni l'assassin, assure-t-il, mais on ne l'entend pas. Des experts graphologues ont reconnu son écriture, dans les lettres anonymes. Mais justement, ces lettres sont détériorées. La justice doit les exclure du dossier. Bernard Laroche a été dénoncé par sa belle-sœur, Muriel, âgée de 15 ans. Celle-ci l'aurait aperçu en compagnie de l'enfant. Mais elle s'est rétractée, le soir-même, de retour chez elle. Les gendarmes lui auraient fait peur. Quoi d'autre? A peu près rien.

L'enquête, aux premières heures, a connu des manques. Dans les voitures des acteurs du drame, on a omis de vérifier si la boue retrouvée était semblable à celle des rives de la Vologne. Les perquisitions ont été expéditives, ou écartées, comme chez les Villemin. On ne sait même pas comment est mort le petit garçon. Là, c'est le magistrat instructeur qui, pendant l'autopsie s'est opposé à certains prélèvements. Bernard Laroche est en prison mais ses avocats ont beau jeu de détruire, l'une après l'autre, les raisons de l'y maintenir. Le mobile de la jalousie? Tout le monde envie tout le monde, ici-bas.

«Le petit juge» est déçu, il pensait bien tenir un coupable, vite démasqué, mais il remet finalement Bernard Laroche en liberté, le 4 février 1985. Persuadé que son cousin est bien l'assassin de son fils, Jean-Marie prévient partout, au Café de l'Est, QG de la presse au village, comme sur les ondes, qu'il va se charger de faire justice lui-même. Il dit et répète qu'il va tuer Laporte. On aurait dû l'écouter car il met sa menace à exécution. Il va retrouver Laroche, sur son lieu de travail et l'abat devant témoins d'une décharge de fusil de chasse. Bernard Laroche avait pourtant supplié le juge et les gendarmes de lui accorder une protection.

UN ACTE RADICAL CONTRE UN MUR D'HOSTILITES

Le père du petit Grégory est incarcéré. La gendarmerie est dessaisie au profit du SRPJ de Nancy, mais cela ne ramène pas la sérénité dans une affaire qui tourne à la vendetta. Guerre des polices aidant, les policiers ont, d'entrée, leur propre suspect. Un autre, évidemment. Chacun le sien: eux, c'est la mère. Christine Villemin. La thèse, plus valorisante pour ceux qui pourront l'établir, de l'infanticide. Comme, par ailleurs, la rumeur et la malveillance ont horreur du vide, tout le monde pousse en ce sens, le village, la presse, les avocats de Laroche... «Les filles de la poste» l'auraient aperçue près de la boîte aux lettres, avant l'heure de la dernière levée. Témoignages faux: plus tard, beaucoup plus tard, l'instruction prouvera qu'à 17h, le jour du crime, Christine Villemin était bloquée, sur la route, par un car de ramassage scolaire. On aurait trouvé, lors d'une perquisition au chalet, de la cordelette, identique à celle ayant servi à ligoter l'enfant. Dans cette région de textile agricole, les familles possédant de tels liens sont légion. On les tisse sur place.

La thèse ne tient pas debout. Le juge y souscrit pourtant et, le 5 juillet 1985, la jeune femme, enceinte de six mois d'un deuxième enfant, est placée sous mandat de dépôt, et inculpée d'assassinat. Elle entame aussitôt une grève de la faim. Face à un tel mur d'hostilité, doit-elle penser, mieux vaut un acte radical, même contre soi, plutôt que les larmes ou les cris. Onze jours après son arrestation, la mère de Grégory est liberté. Mais elle reste inculpée. La magistrature nancéenne s'entête, elle tient à renvoyer sa suspecte devant les assises, et il faut toute l'énergie de la Cour de cassation dans son arrêt pour interrompre la perdition orchestrée d'une femme.

Le juge Lambert est dessaisi. Comme le SRPJ. La hiérarchie judiciaire va même jusqu'à «dépayser» le dossier Grégory, qu'elle place sous l'autorité, sous la protection serait plus juste, de la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dijon. L'affaire a occasionné tellement de dégâts au sein de l'appareil judiciaire, suscité tant de rivalités internes, d'un service, d'une juridiction à l'autre, que son président, Maurice Simon, magistrat exemplaire, se saisit lui-même comme juge d'instruction - une décision exceptionnelle.

LA FAUTE DES FEMMES

Toutefois, longtemps durant, ce luxe de précautions, ce retour de la justice à plus de sérénité demeurent inefficients. Les portes ont été ouvertes au délire général, et on ne peut plus les refermer. Il y a tous ceux, policiers et journalistes, faux témoins, badauds déçus de ne tenir aucun rôle dans cette histoire, qui ont intérêt à durcir une thèse désormais mise à mal. Le sens de la pente aussi. Le crime qui va si bien aux femmes depuis Eve. La faute des femmes. Dénonce-la: si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait. Si les accusations avouées contre Christine Villemin étaient des pierres, toutes les années suivantes, il ne resterait rien d'elle. D'ailleurs, que reste-t-il?

C'est une pute. Une mijaurée. Manipulatrice. Elle a singé son évanouissement, au cimetière. Elle mène Jean-Marie par le bout du nez, et doit être bien contente de le savoir en prison. Elle le haïssait; elle ne voulait pas d'enfant de lui. Le meurtre pour interruption de grossesse. Variante: elle trompait Jean-Marie avec Bernard Laroche. C'est pour ça qu'elle a assassiné Grégory, l'enfant de la honte.

Et le pire: si cette fille était innocente de tout ce dont on l'accuse, cela se verrait, elle pleurerait, demanderait grâce au Coryphée. Non, elle joue les frondeuses, elle se tait et laisse dire, baissant juste la tête, pour dissimuler ses yeux aux photographes, qui planquent dans sa rue, devant le chalet. Troublant, non? Les yeux, vous savez, ça ne trompe pas, les yeux. Elle a les yeux d'un froid assassin, cette garce!

Comme l'affaire d'Outreau, il conviendrait de faire entrer enfin l'aversion endurée par cette femme dans les heures sombres de l'histoire de France, et prier le président de la République de bien vouloir solliciter, au nom de tous, le pardon de la victime. Car tous complices d'une exécution publique sans jugement, ou à peu près. Par pulsion. Parfois même par une sorte de compassion inversée, comme Marguerite Duras, alors au sommet de sa gloire après le succès de L'Amant, qui, dans un texte pour Libération, en juillet 1985, se porte au secours de Christine Villemin, «sublime, forcément sublime», tout en l'accusant, elle aussi, d'infanticide.

«LA FEMME PENETREE SANS DESIR EST DANS LE MEURTRE»

Dans sa vision, établie après deux jours de reportage sur place, l'écrivain retranche toute haine pour le personnage décrit, mais malgré une variante féministe de l'explication du drame, cela revient au même. C'est une femme, sœur et modèle de Duras en misère morale supportée qu'elle livre à la vindicte masculine. «Regardez bien autour de vous, note Duras, quand les femmes sont comme celles-ci, inattentives, oublieuses de leurs enfants, c'est qu'elles vivent dans la loi de l'homme, qu'elles chassent des images, que toutes leurs forces, elles s'en servent pour ne pas voir, survivre». Si cette mère a tué son fils, «c'est qu'aucun homme ne peut savoir ce qu'il en est pour une femme d'être prise par un homme qu'elle ne désire pas». «La femme pénétrée sans désir est dans le meurtre». La «Christine V.» de Duras aurait pu «penser la mort de l'enfant pour se sortir de là».

L'incantation durassienne, en 1985, n'est qu'une manière talentueuse de participer à la lapidation. A un procès populaire larvé, acharné, même quand il atténue ses diatribes, qui va durer plusieurs années encore, se relancer par sondages, à l'occasion de débats télévisés, de publication de livres, et s'autoalimenter en permanence, car l'instruction du juge Simon, reprise ensuite par un autre magistrat de la cour d'appel, tient désormais secrètes ses avancées. L'enquête, en plus, ne peut pas s'élargir hors du champ erroné et hystérique, que ses premiers serviteurs lui ont assigné. Compromise, les premiers jours de l'affaire, son espérance ne tient plus qu'aux progrès des techniques scientifiques.

Le 4 février 1993, enfin, Christine Villemin écoute la cour, dans un arrêt de cent pages, expliquer qu'aucune charge ne repose contre elle. «L'enquête a été rendue difficile, relèvent les magistrats, par les insuffisances des investigations initiales, les erreurs de procédure, la rivalité police-gendarmerie, les querelles des spécialistes, la médiatisation extrême de ce drame mystérieux». Le tribunal pointe «des charges sérieuses» contre Bernard Laroche pour l'enlèvement de l'enfant, mais indique qu'il «est impossible d'affirmer que Grégory a été tué par Bernard Laroche». A la fin de la même année, Jean-Marie Villemin, qui a été remis en liberté entre-temps, est condamné à cinq ans d'emprisonnement, dont un avec sursis, peine couverte par la détention préventive.

Les Villemin ont quitté la Vologne. Sans rien laisser derrière eux, pas même une dépouille d'enfant, dont ils ont obtenu l'incinération, avant d'emporter ses cendres. Ils habitent Etampes, et élèvent leurs trois enfants. Marguerite Duras s'est trompée. Christine ne reproche pas à Jean-Marie sa destinée de femme. Ils s'aiment toujours, assurent leurs avocats, c'est même ce qui leur a permis de supporter l'enfer. L'Etat les a dédommagés. 35.000 euros chacun. Comme Marie-Ange Laroche, qui a pu obtenir réparation du fait que personne n'avait songé à protéger son époux.

L'OMBRE DE NOS MEMOIRES

Alors qu'eux-mêmes, sous l'influence de certains de leurs avocats, les premiers temps, avaient pêché par trop d'interviews et de photos dans la presse, ils tentent de se fondre dans une vie ordinaire. Ils n'ont accepté de sortir de leur silence que pour un livre chacun, et à l'occasion d'un téléfilm en six épisodes retraçant «L'Affaire Villemin». L'histoire n'est pas éteinte pour autant. Elle est prête à resurgir, tant elle passionne toujours. A chaque fois qu'un livre s'est écrit ou qu'une émission est produite, les mêmes querelles ont repris, durant les années 2000. Désormais, avec animation et virulence, sur Internet. Des comptes se règlent encore entre «le petit juge», les gendarmes, les policiers.

La semaine dernière, à Dijon, le procureur a apporté de nouveaux éclaircissements, mais suffiront-ils à l'apaisement général et aux redditions de l'hostilité à l'égard d'une femme? La rumeur nauséabonde remue encore, prête à retrouver ses échappées belles. Les expertises ont apporté la preuve que Grégory était bien le fils de Christine et de Jean-Marie Villemin. Autant pour la thèse de l'adultère.

Compte tenu des progrès de la science, les scellés pourront être analysés, cordelettes, lettres du corbeau, anorak et bonnet. Ils sont en bon état. Un magistrat instructeur va être désigné, qui prendra son temps, afin de ne manquer aucune chance d'approcher la vérité. Celui-ci aura même la liberté de faire procéder à des analyses ADN sur la dépouille de Bernard Laroche, ou sur ses descendants. Rien de ce qui est possible ne sera laissé dans l'ombre, promet-on. Même si l'ombre est, à cet endroit de nos mémoires, particulièrement épaisse.

Un article de Philippe Boggio sur Slate.fr

Les experts de la cour d'assises du Nord ont décrit jeudi Francis Evrard comme un "prédateur" froid, sadique et, pour la plupart d'entre eux, incurable, à la veille du verdict dans son procès pour l'enlèvement et le viol du petit Enis en août 2007 à Roubaix. Des thérapeutes ont toutefois estimé que l'accusé, qui a commis ses premières agressions à 16 ans - il en a aujourd'hui 63 ans -, pouvait encore être traité. Evrard est "accessible à certains soins" permettant "une reconstruction, voire une construction du +moi+ qui prenne en compte ses traumatismes" et "une prise de conscience de la souffrance de l'autre", a ainsi affirmé Christine Pouvelle, qui l'a rencontré par deux fois en décembre 2007.

Pilonnée par l'avocat général et les parties civiles, la psychologue a néanmoins concédé que de tels soins seraient "difficiles (à engager) à son âge". Malgré des divergences, les psychiatres sont en revanche quasiment unanimes : détenu depuis plus de trois décennies pour des faits similaires, l'accusé est irrécupérable. Pour le docteur Jean-Luc Pourpoint, sa "conduite pédophile habituelle, profondément ancrée" laisse "peu de chances d'évolution" et "le risque de récidive est quasi inéluctable". Le psychiatre Bruno Fengler, qui l'avait examiné le lendemain de son arrestation à Roubaix, a rangé Evrard dans la catégorie des "prédateurs" et des "pervers structurels" qui ne cherchent "pas uniquement "à assouvir un désir mais qui aime(nt) faire souffrir". "La notion de curabilité de ses pulsions pédophiles ne me semble guère envisagée", a-t-il indiqué. Systématiquement invoquées par Evrard pour expliquer son passage à l'acte, les fameuses "pulsions" et l'aptitude à les contrôler ont divisé les experts.

Apte à comparaître

Pour Christine Pouvelle, "le sujet peut parfois être submergé par ses pulsions". Même analyse pour le docteur Pourpoint, selon qui "certaines personnalités ont de grandes difficultés à maîtriser leurs pulsions sans pour autant être des malades mentaux". Le docteur Philippe Lorteau, qui avait vu l'accusé à la prison de Caen, estime lui, que "la pulsion prend le pas sur la raison" uniquement en cas de maladie mentale, ce qui n'est pas son cas puisqu'il a été jugé apte à comparaître.

Le sexologue Francis Collier est par ailleurs venu expliquer que le Viagra qui lui avait été prescrit par un médecin de la prison de Caen un mois avant sa libération le 2 juillet 2007, n'avait pu jouer aucun rôle prépondérant dans la commission des faits. "Le Viagra joue sur l'érection mais absolument pas sur les autres données de la sexualité, et en particulier elle n'agit pas sur le désir", a-t-il affirmé. Evrard est accusé d'avoir enlevé, séquestré et violé par pénétration digitale, en récidive légale, le petit Enis dans un garage de Roubaix le 15 août 2007. Condamné à trois reprises depuis 1975 pour des attentats à la pudeur et des viols sur des mineurs, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu tard vendredi.

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Liens Connexes :

- Le procès de Francis Evrard, récidiviste, devient celui des carences de la justice

Depuis deux jours, ils défilent à la barre, et mp;nb-spc'est à leur voix que se devine le mieux leur inconfort. De dos, leur calvitie ou leur blondeur sont offertes à l'audience. Leur costume et leur tailleur apprêtés sont choisis pour l'occasion, comme pour mieux affirmer une contenance. Mais à leur élocution souvent nouée, parfois étranglée, on perçoit surtout l'anxiété de leur témoignage, comme appris par coeur.

Ils sont fonctionnaires de l'administration pénitentiaire, juge d'application des peines, médecins. Et au troisième jour du procès de Francis Evrard, accusé d'avoir séquestré, drogué, puis violé le jeune Enis, 5 ans, le 15 août 2007, dans un garage de Roubaix, ce qui n'était que des soupçons, annotés en marge de cotes de dossier éparpillées, est devenu le récit accablant de la remise en liberté presque sans filet d'un pédophile multirécidiviste, après plus de vingt ans de détention.

Mardi 27 et mercredi 28 octobre, devant la cour d'assises du Nord, à Douai, ce fut donc presque un deuxième procès : celui des carences du suivi des délinquants sexuels. Francis Evrard, décrit par tous les experts comme pervers et manipulateur, en a-t-il été victime ou a-t-il sciemment exploité ses failles, aggravées par des erreurs manifestes ? Le 2 juillet 2007, six semaines avant son passage à l'acte, il sortait de prison, livré à lui-même, une ordonnance de Viagra et 4 000 euros en poche, en pleines vacances estivales.

La conseillère "d'insertion et de probation" - dite SPIP -, qui le suivait en prison, a été parmi les premières à passer à la barre. Une fine jeune femme rousse de 36 ans qui a avoué qu'elle ne savait "pas vraiment" où allait loger l'accusé à sa sortie. Elle a cherché en vain une structure pour l'accueillir. Mais les profils comme ceux d'Evrard sont souvent "rejetés", a-t-elle expliqué. Alors, elle lui a donné une note, avec des adresses d'hôtels, le numéro du 115 en cas de problème.

"Ce n'est pas un reproche (...) mais est-ce que ce n'est pas particulièrement fragile pour un détenu ?, l'a interrogé l'avocat de M. Evrard, Me Jérôme Pianezza.

- Si, mais c'est malheureusement le cas pour de nombreux détenus", lui a-t-elle répondu, ébranlée. Quelques minutes plus tôt, elle avait timidement défendu face à l'avocat d'Enis et de son père, Me Emmanuel Riglaire, le manque "de structures intermédiaires entre la prison et l'extérieur".

Autre témoin, autre dysfonctionnement, avec la conseillère SPIP de la ville de Rouen. Là où, finalement, M. Evrard s'est domicilié après avoir quitté Caen, en réservant une chambre d'hôtel. Une femme consciencieuse. Problème, le dossier de M. Evrard ne lui est jamais parvenu. Le 10 juillet, elle a donc reçu l'accusé en rendez-vous sans rien savoir, ni de ses vingt ans de détention ni de sa dangerosité. "Du coup, on n'a pas parlé de ses obligations", a-t-elle admis. Soit, notamment, ne pas s'approcher de mineurs, suivre un traitement antihormonal...

Troubles de l'érection

Quelques minutes plus tôt, à la barre, c'est sa directrice qui a été bombardée de questions. Une femme brune de 52 ans qui a tenté pendant une heure et demie de ne rien céder, avant d'avouer : "C'était la première fois que mon service avait à gérer une mesure de "surveillance judiciaire"." Le dispositif, récent, est plus contraignant que d'autres. Tellement récent qu'il n'était pas spécifié dans le serveur informatique. Et le président de la cour, Michel Gasteau, de lui demander alors : "Vous auriez aimé qu'on vous prévienne que c'était un dossier particulier ?

- Oui."

Dysfonctionnement encore avec la juge d'application des peines (JAP), Mme Valérie de Saint-Félix, 41 ans, élégante blonde, veste noire. Si le dossier de M. Evrard n'est jamais parvenu au SPIP de Rouen et a empêché, faute de saisine par ailleurs, toute mise en oeuvre du traitement antihormonal de M. Evrard, c'est parce qu'il est arrivé par courrier dans son service le jour où elle partait en vacances pour un mois. Elle ne l'aurait découvert qu'à son retour, mi-août... quand Francis Evrard était déjà repassé à l'acte. "Je ne peux pas vous dire pourquoi ce dossier n'a pas été transmis, a-t-elle expliqué, mais il n'a pas suivi un parcours normal et conforme à la pratique."

Reste le docteur Philippe Guivarch, l'avant-dernier à avoir été entendu, mercredi soir. C'est lui qui a prescrit du Viagra à Francis Evrard lors de sa consultation dite de "sortie de prison", dix jours avant sa libération. Comme à l'accoutumée, il avait une quinzaine de patients à voir en deux heures et demie. "Soit environ dix minutes pour chacun." M. Evrard lui a indiqué qu'il avait des troubles de l'érection et qu'il souhaitait refaire sa vie. Le médecin n'a pas posé de questions plus avant.

Un article de Elise Voncent publié sur le Monde.fr

Le parquet de Saint-Étienne a annoncé mardi l'ouverture d'une information judiciaire pour "assassinat" après la découverte, dans la nuit de dimanche à lundi à Roanne, du corps d'une femme de 20 ans décapitée. Le principal suspect est le compagnon de la victime. Le jeune homme de 20 ans, sans emploi, a été arrêté lundi après la découverte du corps de la jeune femme décapité et lardé de coups de couteau, dans la chambre de leur appartement. Il avait été placé en garde à vue et hospitalisé dans une chambre sécurisée, sans pouvoir être entendu par les enquêteurs.
Depuis 12 heures 30 ce mardi, "il est placé en hospitalisation d'office, car son état est incompatible avec une garde à vue. Le médecin-psychiatre n'a pas pu se prononcer sur sa responsabilité, d'autant qu'il a subi une intervention chirurgicale pour des blessures qu'il s'était infligées", a affirmé le procureur de Saint-Etienne, Jacques Pin. La famille du jeune homme a de son côté indiqué aux enquêteurs qu'il présentait "des troubles du comportement depuis 2007", sans préciser s'il était suivi par un psychiatre, selon une source proche de l'enquête.
L e couple avait un fils de 3 ans
De même source, le jeune homme est allé chez son père dans la nuit de dimanche à lundi, vers trois heures du matin, accompagné du garçon de trois ans qu'il a eu avec sa compagne. Le petit garçon aurait déclaré à son oncle de 11 ans, frère du meurtrier présumé : "Maman est morte, papa l'a découpée". Le lendemain matin, le père du suspect s'était rendu à l'appartement du couple, un duplex situé dans un quartier populaire de Roanne, accompagné d'un ami de son fils. Cet ami, très choqué et hospitalisé depuis, a découvert le corps sans vie dans le vestibule, selon la même source.
Après quelques heures confuses, au cours desquelles le meurtrier présumé serait revenu chez lui et aurait déplacé le corps, la police est arrivée sur les lieux lundi vers 11 heures 30, a enfoncé la porte et trouvé à son tour le corps de la jeune femme, puis a arrêté son compagnon dans la rue. "Quand les policiers l'ont interpellé, il leur a dit : J'ai tué ma compagne ", mais son état n'a pas permis de l'interroger davantage, a précisé le procureur de Saint-Etienne. Le couple habitait dans l'appartement depuis la fin de l'année 2008. Son petit garçon a été placé auprès de l'aide sociale à l'enfance.


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Le suivi des délinquants sexuels et les dysfonctionnements présumés de la chaîne médico-judiciaire étaient au coeur des débats mercredi lors du procès de Francis Evrard, ce pédophile récidiviste jugé par la cour d'assises du Nord pour l'enlèvement, la séquestration et le viol du petit Enis en août 2007.
Valérie de Saint-Félix, juge d'application des peines au tribunal de Rouen, a notamment eu beaucoup de difficultés à expliquer comment le dossier d'Evrard a pu rester un mois sur son bureau sans que personne ne s'en préoccupe, laissant l'ancien détenu sans aucun suivi judiciaire après sa sortie de prison de Caen le 2 juillet 2007.
"J'étais en vacances du 16 juillet au 13 août 2007", s'est-elle justifiée, disant avoir pris connaissance du dossier le 16 août, au lendemain du drame à Roubaix. Selon elle, ce dossier arrivé le 13 juillet au tribunal de Rouen "ne faisait pas l'objet d'un signalement particulier". Mais elle a reconnu qu'il "n'a pas eu un parcours normal". "Il y a eu une carence de service donc", résume l'avocat général Luc Frémiot.
Un système de permanence avait pourtant été mis en place pour pallier l'absence de la magistrate. Pourtant, personne ne s'est préoccupé du dossier Evrard et Valérie de Saint-Félix n'a pas eu de réponse pour expliquer ce dysfonctionnement.
Faute de saisine de la part du JAP, le service pénitentiaire d'insertion et de probation de Rouen n'a pu mettre en place le suivi d'Evrard, qui devait voir le juge le 24 août. Frédérique Clément, conseillère d'insertion et de probation, qui avait reçu l'ancien détenu le 10 juillet, avait le jour même contacté le greffe du tribunal de Rouen pour obtenir le dossier. "Il ne l'avait pas. Je devais attendre que le juge le reçoive avant de lui notifier ses obligations", a-t-elle témoigné.
Faute de dossier, la conseillère n'a alors abordé que des questions purement matérielles. "Je n'ai pas voulu entrer dans les détails car je n'avais pas d'expertises, je n'avais pas le dossier. Si on l'avait eu, j'aurais pu mettre en place son suivi", selon elle.
De son côté, Francis Evrard n'a pas cru bon d'aller au-devant des obligations du juge en contactant un psychiatre. "On ne m'avait pas précisé que c'était à moi de le faire. On m'a dit que je devais voir le juge d'application des peines avant de faire quoi que ce soit", a-t-il dit.
L'expert psychiatre Jean-Pierre Choquet a jugé que le pédophile "n'a pas été très désireux au niveau des soins". Pour lui, "le problème des pervers, c'est qu'ils ne veulent pas évoluer. Tant qu'ils ne veulent pas évoluer, il ne faut pas se faire d'illusions".
Les dysfonctionnements évoqués dans la matinée ont eu l'heur d'irriter le père d'Enis, Mustafa K. "Ce que je ne comprends pas, c'est que, malgré tous les rapports que les experts ont fait en disant qu'il allait récidiver à 150, 200%, (...) là ils l'ont jeté dehors (en disant): 'Ben vas-y, sers-toi. Le monde est grand, t'as le choix".
Le procès se poursuivait dans l'après-midi avec l'audition du médecin normand qui avait prescrit du Viagra en juin 2007 à Francis Evrard, encore détenu à Caen. Le praticien a expliqué qu'il n'avait pas connaissance du dossier pénal du patient.

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" Est-il possible de frapper une jeune fille de 47 coups de couteau dans un épisode de rage meurtrière et de n’en rien laisser paraître ensuite ? Cette question et celle du passage à l’acte ont été évoquées hier, devant les assises du Bas-Rhin, où comparaît depuis plus d’une semaine le meurtrier présumé d’une étudiante de 20 ans. L’expert psychologue Corinne Acker et le médecin psychiatre Henri Brunner ont dressé hier matin à la barre, le portrait psychologique de l’homme de 40 ans, accusé du meurtre de Frédérique Schnoering, le 30 juin 2006 à Offendorf. Selon eux, Salvatore Cucchiara ne souffre pas de maladie mentale et est accessible à une sanction pénale. La psychologue a vu un homme pétri de contradictions : « Il décrit son père comme gentil et très dur », déclare-t-elle, il explique son placement chez ses grands-parents par « les nombreux voyages de son père » et juste après « parce que lui le voulait ». De la même façon, il affirme qu’enfant il a été « gâté pourri » mais aussi « élevé à la dure ». Immaturité affective Pour Corinne Acker, trois passions régissent la vie de Salvatore Cucchiara : « les voitures, la famille et les vacances ». Et sa vie sociale se résume essentiellement à sa famille sur un mode quasi clanique. Elle relève aussi qu’il « ne dit jamais ’’je’’ mais ’’on’’ » et, lors des entretiens, « il refuse de se livrer ou de s’engager ». D’une « profonde immaturité affective », avec « des capacités intellectuelles plus faibles que la moyenne », il a « un complexe d’infériorité » qu’il compense avec une certaine « vantardise ». Et « attribue à autrui la responsabilité de ses actes » sur le mode « c’est pas moi, c’est lui »… L’accusé a mis en place des défenses de type paranoïaque, persuadé « d’être victime de persécution de la part d’autrui » et « convaincu que c’est à lui personnellement qu’on en veut ». Si le « grand soulagement » que l’accusé a ressenti après ses aveux peut provenir de la véracité de ces derniers, il peut aussi être dû au fait « que les gendarmes ne reviennent plus sur son histoire », dont « il a du mal à regarder la réalité en face ». S’il a commis les faits, « il faut rapprocher ce crime des autres épisodes où comme il le dit lui-même, il a pété les plombs », relève la psychologue. Un point que le Dr Brunner évoque aussi comme le possible aboutissement d’une situation « devenue intenable », issue « d’une misère psychologique » grandissante générée par « des échecs successifs ». « Il voulait sauver les apparences, mais le sol se creusait sous ses pieds. » Selon lui, l’accusé avait vu son installation à Offendorf comme la solution à tous ses maux. « Il ne pouvait que déchanter… » Face aux difficultés financières, aux problèmes avec ses enfants et avec sa voisine, « un ressentiment » a pu s’accumuler, « s’accentuer », conduisant au passage à l’acte. Et si ce passage à l’acte « est particulièrement explosif, il y a absorption complète de toute l’agressivité ». L’auteur d’un tel passage à l’acte peut retrouver rapidement son calme et faire ensuite comme si de rien n’était. Le psychiatre est certain que si l’accusé a commis les faits, il en a forcément le souvenir. Et que dans cette affaire, « rien n’interdit de concevoir qu’un être humain puisse vivre avec un crime pareil sans l’avouer, que ce soit Salvatore Cucchiara ou un autre ». Aujourd’hui, poursuite des débats avec audition des enquêteurs."Un article de Geneviève Daune-Anglard.Source

"Mes enfants ! Mes enfants ! ". Dans un cri de douleur, cette mère de famille qui vient d'échapper aux griffes de son mari la séquestrant et la bâillonnant, se penche du premier étage du domicile familial de la rue de Funas à Bourgoin-Jallieu. Elle appelle au secours.Un agent de télécommunication qui travaille dans la rue et une jeune femme propriétaire de la maison voisine lui viennent aussitôt en aide.« L'agent l'a attrapée par les jambes. Elle avait le visage griffé et les yeux exorbités. »L'épouse est sauvéepar un agent de télécommunicationsPeu après 14 heures, dans cette petite rue du quartier Champ-Fleuri à Bourgoin-Jallieu, personne n'a encore conscience du drame qui vient de se jouer.Ce sont les enquêteurs du commissariat de Bourgoin-Jallieu, alertés pour une affaire de séquestration, qui vont faire la macabre découverte plongeant le quartier dans l'horreur.L'officier de police judiciaire vient d'ouvrir le coffre de la petite voiture familiale sur indication du père interpellé quelques instants auparavant. Là, dans des sacs de sport dissimulés sous une couverture, gisent les corps sans vie des deux enfants. Les visages des enquêteurs et de la magistrate de permanence du parquet se crispent. Âgés de 10 et 7 ans, Mohamed et Furkan étaient scolarisés dans l'école du quartier.Les lieux sont aussitôt gelés. Commence un ballet incessant de véhicules de secours, toutes sirènes hurlantes.Sapeurs-pompiers et Samu dévalent l'étroite rue encore ensoleillée. Les secours ne peuvent que constater le décès des enfants. Apprenant alors le pire, la mère est hospitalisée. Elle sera entendue un peu plus tard dans l'après-midi.La nouvelle du décès des deux enfants fuse dans le quartier et au sein de la communauté turque à laquelle la famille Avci appartient.Le commandant de police Alain Péchereau et le procureur de la République Bertrand Nadau se portent sur les lieux. Ils sont suivis par le médecin légiste de Grenoble puis les enquêteurs de la Sûreté départementale de Grenoble. Alain Cottalorda, maire, puis le sous-préfet de la Tour-du-Pin Christian Avazéri arrivent également.Dans la rue, les voisins doivent décliner leur identité pour rejoindre leur domicile. Tous sont très discrets quand il s'agit d'évoquer la famille. « La maison est en vente. Des visites étaient organisées cet après-midi », confie un voisin.Des bâches tendues pour cacher la voitureAvec le concours de la gendarmerie de Bourgoin-Jallieu, les barrières sont dressées de part et d'autre de la rue afin d'éloigner les badauds qui se pressent.Les voisins sont priés de fermer les volets de leur domicile. Des bâches sont tendues pour cacher la voiture.Un douloureux travail débute pour les enquêteurs : les constatations dans la voiture et sur le corps des deux jeunes victimes.Deux longues heures seront nécessaires pour procéder à l'ensemble des investigations de police technique et scientifique. C'est la fin d'après-midi. Les deux fourgons mortuaires emportent alors le corps des enfants.Tandis que la nuit plonge la rue de Funas dans la froideur automnale, la voiture de la petite famille est emportée sur un camion plateau. Pour les besoins de l'enquête.
Article de Vincent WALES

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L'Eglise de scientologie pourrait faire l'objet d'une enquête en Australie après qu'un sénateur a accusé le mouvement d'être impliqué dans des avortements forcés, des actes de torture, des abus sexuels, des violences, des actes de chantage et des malversations, a déclaré le premier ministre australien, Kevin Rudd.

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Les tueurs en série se retrouvent de plus en plus sous les projecteurs. Mais qui sont-ils ? Dr Daniel Zagury, psychiatre expert près la cour d’appel de Paris, a eu l’occasion de rencontrer les plus célèbres criminels récidivistes français : Patrice Allègre, Guy Georges, Michel Fourniret… De passage à la Réunion pour dispenser des formations, il nous fait partager son expérience, loin des stéréotypes.
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07/11/09 Une famille pendue à Boulogne-sur-Mer : des somnifères retrouvés dans les poches du père

Effroyable découverte hier après-midi à Capécure, la zone portuaire de Boulogne-sur-Mer. Deux enfants, âgés de 4 et 7 ans, et leur père, un Boulonnais, ont été découverts pendus dans un des entrepôts de la société Norfrigo, celui longeant le bassin Loubet où les chalutiers sont à quai.
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07/11/09 17 ans de réclusion pour un crime de déraison

Christophe Rosier a été reconnu coupable du meurtre de sa concubine, Angélique Crégut. L'avocat général avait requis 25 années de réclusion à son encontre.
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07/11/09 Etats-Unis - Fusillade au Texas : 13 militaires tués, des dizaines d'autres blessés

Hier, l'Amérique tentait toujours de comprendre les raisons qui ont pu pousser un commandant de l'armée américaine à tuer, la veille, 13 de ses camarades et en blesser des dizaines d'autres sur une base militaire du Texas (sud). Barack Obama a lui dénoncé un « horrible déchaînement de violence ».

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07/11/09 Banditisme - Antonio Ferrara en pleine forme au premier jour de son procès

A l’exception de Michel Acariès, prévenu libre en fauteuil roulant qui a avoué, les gangsters réunis à la cour d’assises de Paris autour d’Antonio Ferrara nient avoir braqué un fourgon blindé en novembre 2001 à Toulouse. Et, dès le premier jour d’audience, le dossier a révélé ses faiblesses.
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06/11/09 Un violeur multi-récidiviste condamné à quinze ans ferme

Michel T., un quinquagénaire liégeois, a été condamné vendredi à une peine de quinze ans de prison ferme ainsi qu'à une mise à disposition du tribunal d'application des peines pour une durée de dix ans supplémentaires. Récidiviste, le prévenu avait commis de multiples faits de viols dans le contexte intrafamilial durant une dizaine d'années.
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06/11/09 Barbarie de Cambrai : Le Rottweiler n’a pas dévoré la victime

Contrairement à ce que les enquêteurs avaient éventuellement envisagé avant l’autopsie du corps, ce n’est pas le rottweiler du couple mis en examen qui a commis les atrocités sur le Rmiste de 53 ans. Le cadavre de celui-ci a été retrouvé par la police appelée par une voisine, vendredi matin vers 1 heure.
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06/11/09 Un troisième procès pour le «violeur barbare» de Besançon

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour « viols avec actes de torture et de barbarie » à Besançon puis Lons-le-Saunier, un jeune violeur obtient la cassation du dernier verdict.
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06/11/09 Meurtres à Cleveland - L’odeur de la mort planait autour de la “maison de l’horreur”

Anthony Sowell, 50 ans, a été inculpé mercredi à Cleveland (Ohio, nord des Etats-Unis) et maintenu en détention. L’enquête a jusqu’ici mis en évidence la présence de onze cadavres dans sa maison. Depuis des années, ses voisins se plaignaient de l’odeur nauséabonde qui émanait de sa propriété.

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06/11/09 William Payet condamné à 20 ans pour le viol d’une fillette répond au président en exhibant son sexe

A l’issue de l’audience, la cour d’assises de Saint-Denis a rendu son verdict et reconnu William Payet coupable des faits de viol et d’enlèvement sur une fillette de 11 ans. L’accusé a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sureté de 13 ans. Willam Payet devra également suivre un accompagnement socio-judiciaire pendant 10 ans, sous peine de voir sa condamnation s’alourdir de cinq années supplémentaires.
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06/11/09 Interview France Soir - Procès Ferrara - “Ce dossier n’est bâti que sur des hypothèses !”

Pascal Garbarini défend Dominique Battini, qui a reconnu l’an passé avoir aidé Antonio Ferrara à s’évader de la prison de Fresnes, mais qui nie s’être trouvé sur les lieux de l’attaque toulousaine. « Mon client a été aspiré sans preuves dans cette procédure », estime le pénaliste parisien.
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05/11/09 En prison, Romain Hissel ne reçoit pas les soins psychiatriques dont il a besoin

En détention préventive depuis sept mois pour avoir poignardé son père, Romain Hissel ne reçoit pas de soins psychiatriques à la prison de Lantin alors que son cas l'exige. C'est une information exclusive détaillée jeudi par RTL-TVi dans son journal de 19h.
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05/11/09 Violeur en série : appel à témoins en région parisienne

Un présumé violeur en série a été interpellé mercredi par la police judiciaire (PJ) en région parisienne. Le suspectant de plusieurs viols, les enquêteurs ont décidé de lancer un appel à témoins.
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05/11/09 Exécution dans le Texas d'un homme condamné pour meurtre

L'Etat américain du Texas (sud) a exécuté jeudi soir par injection mortelle Khristian Oliver, 32 ans, pour un meurtre qu'il a commis au cours d'un cambriolage en 1998, a-t-on appris auprès des autorités pénitentiaires.

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05/11/09 La loi relative à la déclaration d’irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental et à la rétention de sûreté - Remise du rapport Lamanda
Vincent Lamanda a remis, le 4 juin, le rapport sur la rétention de sûreté, demandé par le président de la République.
Promulguée le 25 février 2008, la loi relative à "la rétention de sûreté et à la déclaration d’irresponsabilité pénale pour trouble mental" prévoit l’incarcération dans des centres de rétention de criminels dangereux à l’expiration de leur peine.

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05/11/09 Victor Hissel: du "chevalier blanc" à la correctionnelle

Maître Victor Hissel s'était révélé publiquement en 1996 aux côtés des parents de Julie et Mélissa. A la stupeur générale, il est inculpé en février 2008 pour détention d'images à caractère pédophile. En avril 2009, l'avocat avait été violemment poignardé par son fils. Jeudi matin, il a été renvoyé devant un tribunal correctionnel par la Chambre du conseil de Liège.
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04/11/09 Etats-Unis - Inculpation d'un tueur en série soupçonné de 11 meurtres

Un tueur en série présumé a été inculpé mercredi à Cleveland (Ohio, nord des Etats-Unis) et maintenu en détention. L'enquête a jusqu'ici mis en évidence la présence de 11 cadavres dans sa maison, a-t-on appris de source judiciaire.
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04/11/09 Pédopornographie : le général d'armée Germanos renvoyé devant le tribunal

Ancien chef du cabinet militaire des ministres Charles Millon et Alain Richard, le général Germanos, 68 ans, va comparaître devant le tribunal correctionnel pour détention d’images à caractère pédophile, mettant en scène de très jeunes enfants. Il risque jusqu’à deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.
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04/11/09 Un bébé de 7 mois frappé à mort par son père à Anderlecht

Nouveau cas de maltraitance d’enfant qui tourne au drame lundi soir à Anderlecht. Hassane K., 36 ans et en séjour illégal en Belgique, s’est violemment disputé avec la mère de Leila, sa petite fille de 7 mois. Sous l’influence de l’alcool, il a fini par tabasser l’enfant sur le sol. Elle n’a pas survécu malgré les efforts des secours.
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04/11/09 Evry - La “descente aux enfers” d’une mère infanticide

Le 11 décembre 2007, Véronique Pocrain, 42 ans, a tenté d’égorger son garçonnet au couteau de cuisine avant de l’étrangler. Le procès de la jeune femme, dépressive, a débuté hier devant la cour d’assises de l’Essonne.
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03/11/09 Arabie saoudite: un homme condamné à la décapitation et crucifixion

Un jeune homme de 22 ans a été condamné en appel en Arabie saoudite à la décapitation et à la crucifixion pour le rapt et le viol de cinq enfants. Une de ses victimes, âgée de trois ans, a été retrouvée morte dans le désert de Haël.

03/11/09 États-Unis - Les ratés de la police de Cleveland

Six corps de femmes en décomposition ont été retrouvés la semaine dernière à Cleveland, en Ohio. Les cadavres étaient cachés chez Anthony Sowell, un homme condamné pour viol en 1989. Depuis sa libération, en 2005, il était soumis à un strict contrôle judiciaire.
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02/11/09 Un cuisinier égorgé sur la E40 à Hognoul

Un cuisinier de 37 ans a été retrouvé mort dans la nuit de dimanche à lundi sur un parking d'autoroute à Hognoul, près de Liège. La victime disait se sentir persécutée depuis cinq ans. Les enquêteurs privilégient la piste du règlement de compte.
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02/11/09 Un policier pédophile tente de se suicider à la prison de Forest

Un policier incarcéré à la prison de Forest pour des faits de pédophilie a tenté samedi de se suicider, rapporte ce mardi le quotidien La Dernière Heure.
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02/11/09 Evry - Elle tue son enfant à l'arrivée de la police: le procès

Une femme de 43 ans accusée d'avoir étranglé son fils de 4 ans en 2007 à Evry, alors que la police tentait d'intervenir chez elle, comparaît pour meurtre.
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01/11/09 Une octogénaire, kidnappée, est retrouvée après la mort de son agresseur présumé

Une femme âgée de 82 ans, kidnappée vendredi dans la Drôme, a été découverte en hypothermie plusieurs heures plus tard dans le coffre de sa voiture en Isère, après que son agresseur présumé eut été retrouvé mort dans un appartement, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
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01/11/09 Six cadavres de femmes découverts chez un homme condamné pour viol

Six cadavres de femmes en état de décomposition avancée ont été découverts à Cleveland (Ohio, est des Etats-Unis) au domicile d'un homme qui avait fini en 2005 de purger une peine de prison pour viol.
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31/10/09 Francis Evrard a-t-il “connu” d’autres enfants ?

C’est une des questions restées sans réponse de l’affaire Evrard. Pédophile multirécidiviste, condamné hier soir par les assises de Douai pour le viol du petit Enis en août 2007 à Roubaix, Francis Evrard a-t-il fait d’autres victimes ?
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31/10/09 20 ans pour Salvatore Cucchiara

La cour d’assises du Bas-Rhin a reconnu Salvatore Cucchiara, 40 ans, coupable du meurtre de Frédérique Schnoering et l’a condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
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30/10/09 Martigues : une fillette de 10 ans retrouvée pendue dans sa chambre

Vinciane a été découverte pendue dans sa chambre à Martigues. C'est un drame atroce qui s'est noué dans le huis clos d'un appartement du quartier Saint-Roch, à Martigues. Une fillette de 10 ans a été découverte par sa famille pendue dans sa chambre le 21 octobre.
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30/10/09 Francis Evrard condamné à 30 ans de prison

Francis Evrard a été condamné ce vendredi à 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 20 ans, par la cour d'assises de Douai (Nord), pour l'enlèvement et le viol du petit Enis en août 2007 à Roubaix. La peine est assortie d'un suivi socio-judiciaire de 20 ans.
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29/10/09 Exécution au Texas d'un homme de 28 ans, condamné pour meurtre

Un jeune homme de 28 ans, Reginald Blanton, a été exécuté mardi soir par injection mortelle au Texas pour un meurtre commis en 2000, a-t-on appris mercredi. Le jeune homme s'est dit innocent jusqu'à la dernière minute.
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29/10/09 Bourbourg : 18 ans de réclusion contre le père de Brandon, mort par suffocation

Près de deux ans après la découverte du corps du bébé à Bourbourg, le dossier a trouvé sa conclusion judiciaire à Douai.
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29/10/09 Bourgoin-Jallieu : les enfants étouffés durant leur sommeil

Leur père a reconnu les avoir tués dans leur chambre. Selon les conclusions de l'autopsie, les deux jeunes victimes sont décédées par asphyxie .
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29/10/09 Le Wanzois déterreur de cadavres reste interné

Le juge de paix de Namur a décidé jeudi de prolonger de quarante jours la mesure d'internement prononcée vendredi dernier à l'encontre du trentenaire de la région hutoise soupçonné de s'être débarrassé de cadavres humains dans le bois de Gistru, à Antheit, dans l'entité de Wanze.
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29/10/09 Quatre adolescents arrêtés pour un viol collectif public

Quatre adolescents ont été arrêtés jeudi pour avoir participé au viol collectif d'une jeune fille de 15 ans en Californie (ouest des Etats-Unis) en fin de semaine dernière, a annoncé la police.
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29/10/09 Procès Evrard : Les psychiatres décrivent un "prédateur" sadique et incurable


Les experts de la cour d'assises du Nord ont décrit jeudi Francis Evrard comme un "prédateur" froid, sadique et, pour la plupart d'entre eux, incurable, à la veille du verdict dans son procès pour l'enlèvement et le viol du petit Enis en août 2007 à Roubaix
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29/10/09 Six ans fermes pour avoir violé son fils mineur

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné mercredi soir T.S., 34 ans, à 6 ans de prison ferme pour avoir violé son fils, à de nombreuses reprises, entre janvier 2005 et avril 2006. L'enfant était âgé de 4 ans, au moment des premiers abus.
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28/10/09 Un faux Rabbon accusé d'incitation a la torture d'enfants

Un rabbin autoproclamé, accusé d'avoir incité ses disciples à torturer leurs enfants, est arrivé mercredi en Israël après avoir été extradé du Brésil, a-t-on appris de source policière.
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28/10/09 Le procès de Francis Evrard, récidiviste, devient celui des carences de la justice

Depuis deux jours, ils défilent à la barre, et c'est à leur voix Mardi 27 et mercredi 28 octobre, devant la cour d'assises du Nord, à Douai, ce fut donc presque un deuxième procès : celui des carences du suivi des délinquants sexuels.
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28/10/09 Accusée de 55 meurtres, elle plaide non coupable

Une Koweïtienne accusée d’avoir tué 55 personnes en août en mettant le feu à une tente où son époux célébrait ses deuxièmes noces a plaidé non coupable mardi à l’ouverture de son procès.
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28/10/09 Deux enfants retrouvés dans le coffre d'une voiture : le père avoue

Le père de famille interpellé mardi soir à Bourgoin-Jallieu (Isère), après la découverte dans le coffre de sa voiture des corps de ses deux enfants, a reconnu les avoir tués. Selon les enquêteurs, le couple traversait une crise.
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28/10/09 La chaîne médico-judiciaire pointée du doigt dans le procès Evrard

Le suivi des délinquants sexuels et les dysfonctionnements présumés de la chaîne médico-judiciaire étaient au coeur des débats mercredi lors du procès de Francis Evrard, ce pédophile récidiviste jugé par la cour d'assises du Nord pour l'enlèvement, la séquestration et le viol du petit Enis en août 2007.
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27/10/09 Dossier : l'affaire Grégory, une saga si familière

Cette fois, le calme est revenu après quarante-huit heures d'excitation. Par chance, la justice dijonnaise avait fait diligence, instruite qu'elle est de la haute instabilité de ce dossier judiciaire, depuis qu'en 1986, elle s'en est vue confier le désamorçage.
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27/10/09 Jeune femme décapitée dans la Loire: information judiciaire pour assassinat

Une information judiciaire pour assassinat a été ouverte mardi à la suite de la découverte du corps décapité d'une femme de 20 ans lundi à Roanne (Loire), a-t-on appris de source judiciaire.
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26/10/09 Le déterreur de cadavres à Wanze: nécrophile... et nécrophage?

Cette sordide affaire remonte à vendredi après-midi, lorsqu'un homme âgé d'une trentaine d'années et domicilié à Wanze a été interpellé par la police.
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24/10/09 Un Saoudien décapité pour meurtre

Un homme, condamné à mort pour avoir tué une vieille femme et violé son cadavre, a été décapité au sabre hier, ce qui porte à 55 le nombre des exécutions depuis le début de l'année en Arabie saoudite, ont rapporté samedi les médias locaux.
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20/10/09 Assassinée de 47 coups de couteau pour avoir aspergé par erreur un voisin

Est-il possible de frapper une jeune fille de 47 coups de couteau dans un épisode de rage meurtrière et de n’en rien laisser paraître ensuite ? Cette question et celle du passage à l’acte ont été évoquées hier, devant les assises du Bas-Rhin, où comparaît depuis plus d’une semaine le meurtrier présumé d’une étudiante de 20 ans.
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01/10/09 L'avocat de Fourniret fait valoir la prescription pour un meurtre

Une requête en prescription a été déposée mercredi devant la justice française par l'avocat de Michel Fourniret, concernant l'assassinat en 1988 de Farida Hammiche, pour lequel le tueur en série a été inculpé en juin, a indiqué jeudi Me Grégory Vavasseur.
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26/06/09 Fourniret mis en examen pour " assassinat"

Il aurait étranglé Farida Hammiche en avril 1988, après avoir récupéré une partie du butin du gang des postiches sur les indications d'un ancien codétenu.
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15/05/08 Procès Fourniret : les larmes de Monique Olivier

Monique Olivier a craqué. L'épouse du tueur en série présumé Michel Fourniret, qui comparaît à ses côtés pour complicité devant la cour d'assises des Ardennes, a fondu en larmes jeudi après-midi, près d'un mois après l'ouverture du procès.
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15/05/08 Fourniret se décrit comme un braconnier

Un procès dans le procès. Jeudi matin, pour la première fois, Michel Fourniret a commencé à décrire les sept crimes dont il est accusé au cours de la 27e audience devant la cour d'assises des Ardennes.
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06/05/08 Fourniret : Et malgré tout... l'esprit de famille

Quand sa mère est arrêtée, M., le fils aîné de Monique Olivier, a 24 ans, un peu d'argent en poche et son premier réflexe, c'est de prendre un billet de train.
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09/08/04 L'Affaire Fourniret : Comment il s'est mis à tuer...

Face aux enquêteurs, le monstre des Ardennes est revenu sur ses crimes commis, à la fin des années 1980, dans la région d'Auxerre. Des dossiers non élucidés sont rouverts et les proches des victimes demandent des comptes à la justice.
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06/03/08 L'Affaire Fourniret : Le cauchemar d'une proie

À 14 ans, la jeune fille a été enlevée et violée par le pervers. Elle était lundi au nombre des victimes reçues à l'Élysée.
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