En détention préventive depuis sept mois pour avoir poignardé son père, Romain Hissel ne reçoit pas de soins psychiatriques à la prison de Lantin alors que son cas l'exige. C'est une information exclusive détaillée jeudi par RTL-TVi dans son journal de 19h.

Incarcéré à la prison de Lantin depuis sept mois, le jeune homme ne reçoit pas de traitement psychologique ou psychiatrique, indépendamment de l’expertise médicale dont il fait l’objet. "Si sur le plan du traitement de l’affaire judiciaire, il y a sept mois d’activité, sur le plan de la solution, de l’aide qu’il convient d’apporter à ce garçon, il y a sept mois de retard", a révélé Me Jean-Louis Gilissen, avocat de Romain Hissel, à notre journaliste de RTL-TVi Christine Calmeau.

Son état se détériore


Selon son avocat, le jeune homme ne reçoit pas de traitement médicamenteux et son état se détériore. "Son état nécessite un suivi psychiatrique", a-t-il ajouté. Mais le système judiciaire belge n'apporterait aucune réponse à cet aspect-là des choses. "Il y a une réaction juste de répression. Les faits sont graves. Mais ils sont inspirés par un état qui est très préoccupant pour ce garçon. Celui-ci est en souffrance et c'est cette souffrance qui explique les faits. Et il n'y a aucne gestion de cela."

Le 9 avril dernier, Romain Hissel, âgé de 20 ans, poignarde son père dans une rue de Liège. Dans un état de rage folle, le jeune homme porte plusieurs coups de couteau au thorax et à la gorge de son père. Durant ses auditions, il expliquera qu'il reproche toute une série de choses graves à son père et qu’il ne supporte pas que la justice ne bouge pas.

"Mon père est responsable de ma détresse"

"Je tiens mon père, pas seulement, mais principalement comme responsable de ma situation personnelle et de ma détresse. A cause de lui, j’ai bousillé ma vie. J’ai essayé de me soigner…Mais, quand je vois que lui, en fait, ne risque rien…A cause de tout cela, cette situation était devenue insupportable pour moi", avait-il déclaré aux enquêteurs. Le jeune homme raconte également avoir trouvé chez lui des revues pédopornographiques alors qu'il était âgé de 7 ans, même s'il précise qu'il "n'a jamais été abusé sexuellement par son père".

La décision d'un traitement psychiatrique ne relèverait ni du juge d'instruction ni du parquet. La défense de Romain Hissel pointe un manque de moyens.

S'il est déclaré responsable, Romain Hissel comparaîtra devant les Assises pour tentative de parricide.

Un article de RTL Info.be, le 05/11/09

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