20 ans pour Salvatore Cucchiara

La cour d’assises du Bas-Rhin a reconnu Salvatore Cucchiara, 40 ans, coupable du meurtre de Frédérique Schnoering et l’a condamné à 20 ans de réclusion criminelle.

L’accusé a semblé assommé par le verdict qui a provoqué des pleurs dans l’assistance, de soulagement pour la famille de la victime, de colère et d’incompréhension pour la famille de l’accusé.

L’avocat général, Claude Palpacuer, avait réclamé jeudi une peine maximale de 30 ans de réclusion criminelle pour le père de famille de quatre enfants accusé du meurtre d’une étudiante de 20 ans, le 30 juin 2006, à Offendorf, alors que celle-ci arrosait les fleurs dans la maison voisine de la sienne, en l’absence des propriétaires des lieux.

Et hier matin, l’avocat de la défense, M e Renaud Bettcher, s’était attaché pendant trois heures et demie à démonter les différents éléments de l’accusation en pointant toutes les carences de l’enquête et les zones d’ombre. Dénonçant le « climat délétère » ainsi que les « rumeurs dans ce dossier », il a redit sa conviction que l’accusé était innocent mais victime d’une « mécanique implacable ».

« C’était le foutoir »

Pour lui, la scène de crime a été polluée avant l’arrivée des techniciens d’investigation criminelle. « C’était le foutoir dans la maison avant que les gendarmes n’arrivent. Il y avait six ou sept pompiers qui circulaient partout, qui ont fouillé à droite et à gauche, un qui a marché dans le sang… »

Il s’est indigné aussi de « l’amateurisme » avec lequel les traces ADN au niveau des ongles ont été relevées. « On aurait dû analyser ongle par ongle. Mais non, on met tous les ongles d’une main dans le même pot ».

« Personne ne conteste que l’accusé était sur les lieux, poursuit-il, mais il a très bien pu y polluer la scène avec son ADN. » Et il ajoute : « On n’a pas retrouvé la moindre gouttelette de sang de la victime ou la moindre trace de son ADN dans le jardin de l’accusé, chez lui, rien, absolument rien ! » Il y aussi cet ADN d’un homme non identifié retrouvé sur la poignée intérieure de la porte d’entrée. « Il y a un grand inconnu dans ce dossier, souligne l’avocat. Et que dire d’aveux où l’accusé ne mentionne ni le téléphone portable de la victime qu’on n’a jamais retrouvé, ni la serviette de toilette et le torchon de cuisine manquants ? »

La longueur de la délibération des jurés, cinq heures, et la peine infligée, de dix ans inférieure à celle réclamée par le ministère public, peuvent laisser penser que certains de ses arguments ont fait mouche. Selon M e Bettcher, Salvatore Cucchiara a décidé de faire appel de sa condamnation.

Un article de Geneviève Daune-Anglard publié sur l'Alsace.fr

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