Pascal Garbarini défend Dominique Battini, qui a reconnu l’an passé avoir aidé Antonio Ferrara à s’évader de la prison de Fresnes, mais qui nie s’être trouvé sur les lieux de l’attaque toulousaine. « Mon client a été aspiré sans preuves dans cette procédure », estime le pénaliste parisien.

FRANCE-SOIR. Dominique Battini aurait participé à la tentative de hold-up parce que deux portables, qui n’étaient pas à son nom, ont été activés à Toulouse et Marseille avant, pendant et après l’attaque. Qu’y a-t-il d’autre dans le dossier ?
Me PASCAL GARBARINI. Rien. Ce dossier repose sur des hypothèses et sur la téléphonie qui, si elle peut servir d’indice, ne peut pas être considérée comme une preuve capitale. On a vu dans d’autres affaires que ce n’est pas une science exacte : on ne peut pas asseoir la culpabilité de quelqu’un sur la seule base d’une étude de la téléphonie à laquelle, entre parenthèses, on va consacrer une semaine d’audience pour essayer de persuader les jurés que c’est la preuve par neuf…

Cependant, votre client aurait été reconnu par un médecin et une infirmière comme étant l’un des hommes qui accompagnaient le blessé Michel Acariès à la clinique Monticelli de Marseille…
Cette reconnaissance est très incertaine et nous la contestons d’autant plus que le juge n’a jamais organisé de confrontation entre M. Battini et ces fameux témoins. Et je doute fort qu’à l’audience, alors que huit années se sont écoulées, ils aient la possibilité de formellement l’identifier.

Qui sont les autres témoins à charge, au procès ?
Personne. Le parquet n’a fait citer aucun des témoins oculaires de l’attaque.

Pourquoi ?
Parce qu’ils ne corroborent pas la version policière.

Qu’a dit Dominique Battini au cours de la procédure ?
Qu’il est innocent. Il n’a d’ailleurs été interrogé que deux fois. Sa participation à l’enquête se résume à une déposition en garde à vue et à un interrogatoire d’une heure par le juge d’instruction. Dominique Battini a été aspiré sans preuves dans ce dossier. On l’a accroché en vertu de sa réputation, bâtie par les policiers, et de son amitié avec Antonio Ferrara, que l’on imagine mêlé à l’affaire. Pendant un mois, l’accusation va tenter de tirer les jurés par la manche pour les convaincre de leur culpabilité.

Un article d'Isabelle Horlans, publié sur France Soir.fr, le 06/11/09

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