La Strangulation

Selon Brouardel: « c’est une constriction qui a pour effet par une action mécanique de s’opposer au libre passage de l’aire et parfois de la circulation cérébrale ».

La compression du cou entraîne selon le niveau de pression exercé :
- la compression des veines jugulaires, empêchant le retour du sang depuis la tête vers le cœur, d'où un œdème et une cyanose visibles au niveau de la face et de la langue, et un œdème cérébral entraînant une perte de connaissance assez lente suivie d'un décès assez tardif.
- la compression des artères carotides : ces artères alimentant le cerveau en sang, celui-ci se retrouve privé d'oxygène, ce qui entraîne une ischémie cérébrale qui se traduit par des troubles de la conscience, puis la mort.
Un cas particulier est la compression sur ces artères de capteurs de pression (les « glomi ») qui entraîne un ralentissement extrême et immédiat du cœur jusqu'à la syncope et l'arrêt cardiaque. C'est ce phénomène qui entraîne les accidents liés au « jeu du foulard ».
- la compression des voies aériennes nécessite une très forte pression, et l'écrasement de la trachée est une éventualité rare, cette dernière étant protégée par des anneaux de cartilage. Plus fréquemment, c'est la base de la langue, repoussée par la pression externe, qui vient obstruer le carrefour des voies aériennes et digestives. S'ensuit une asphyxie du sujet (1)

Il faut faire une distinction entre la strangulation complète (qui fait tout le tour du cou, comme par exemple, avec un lien) et la strangulation incomplète (qui ne fait pas tout le tour du cou, par exemple, avec la main)

La strangulation à la main :

La strangulation à la main est pratiquement toujours d’origine criminelle. A priori, la strangulation à la main suicidaire est impossible, car la perte de conscience entraine un relachement de la strangulation. Elle peut etre observée a l’occasion d’un vol surpris par la victime, dans les bagarres, les viols (ou tentatives), les meurtres d’enfants... La facilité d’accomplir une strangulation depend principalement de l’age et de la condition de la victime : si la strangulation s’opère sur un adulte vigoureux, elle sera difficile. En revanche, chez les personnes agées, l’enfant et le nouveau né , les individus que l’on dit « débiles », ou les personnes ivres, elle sera bien plus facile.

Mais la strangulation peut parfois etre accidentelle : Elle est visible lors des étranglements au judo (Il s’agit d’une strangulation par réflexe), ou encore provoque des accidents de travail ( cas d’école de la personne qui coince sa cravatte dans le destructeur de papier).

La suffocation est le type d'asphyxie pure, par blocage mécanique de la respiration. Il faut un poids de 12 à 15 kilos pour écraser une tranchée.

Lors de l’examen de corps, on retrouve souvent des traces de violences: sur la face de la personne strangulée, il y a apparition d’une cyanose, ainsi que des ecchymoses et des excoriations cutanées ( des égratinure) sur le visage. Sur le corps et notamment sur le cou, le nez et la bouche, il y a des stigmates unguéaux ( trace d’ongle en forme de demi lune). Plus toutes les traces de violences induites par la bagarre, s’il y en a eu une.

Lors de l’ouverture du corps, le medecin legiste peut trouver des ecchymoses sur le cou, sur le larynx (qui peuvent egalement etre fracturé) ou derriere celui-ci (ecchymose retro – laryngée), ou encore, sous les yeux.
De manière générale, on retrouve les signes des asphyxies mécaniques, avec une congestion des viscères.

Strangulation au lien :

La strangulation au lien est souvent d’origine criminelle, elle aussi. Elle est parfois un complément de la strangulation à la main.
L’accident est rare., elle peut se produire chez les nouveaux nés qui se sont emmêles dans des liens dans le berceau. Quant au suicide par strangulation au lien, il est fréquent chez les prisonniers et les malades mentaux ( par le système du tourniquet).
En général, dans la pendaison au lien, la personne succombe à un arrêt circulatoire.

L’examen externe du corps de la victime démontre alors une cyanose au niveau du visage. Les yeux rouge témoignent d’une hémorragie sous conjonctivale. Du spume est présent au niveau du nez et de la bouche. Souvent, la langue va être comprimée entre les dents.
Lors de l’autopsie, on peut s’apercevoir ques lésions traumatiques du cou sont moins nombreuses que dans la strangulation à la main. Il y a présence d’ ecchymose sous le même plan que le sillon et on peut observer tous les signes généraux de l’asphyxie.
Certains sillons ne sont pas vrais, c’est a dire, que ce sont de faux sillons. En effet, il serait possible de se tromper avec des sillons faits par la putréfactions, qui engendre des plis au niveau du cou. Les sillons de strangulation peuvent se vérifier s’il y a un ecchymose en dessous de lui.

Ce qu’il est important d’étudier, c’est le sillon de strangulation. Il est variable et dépend du lien. Il y a les sillons mous, larges, faits avec des liens souples (moins visibles) ; et les sillons durs, fin, faits avec des liens étroits. La différence avec le sillon de pendaison, est que le sillon d’une strangulation au lien est horizontal, et non plus oblique. Il est généralement situé au dessous de la pomme d’Adam. Il peut y avoir de multiples sillons, lorsque le lien a fait plusieurs fois le tour du cou de la personne.

Diagnostique différentiel entre Strangulation au lien et Pendaison : (2)

Strangulation au lien Pendaison

Sillon horizontal circulaire complet .......................... Sillon oblique vers le haut,souvent unique,
siégeant au dessous du larynx .................................. maqué au niveau du plein de
souvent multiple .......................................................... l'anse siégeant au dessus du longue
* *
Signes d'asphyxie marqués ....................................... Syndromes asphyxiques souvent discret
* *
Lésions traumatiques du cou plus important ......... Lividités cadavériques aux régions distales

0 commentaires: