Depuis l'arrestation vendredi de Jean-Pierre Treiber, les enquêteurs en savent davantage sur la cavale du fugitif depuis son évasion rocambolesque de la prison d'Auxerre, le 8 septembre. Alors que le principal suspect dans l'affaire du meurtre de Géraldine Giraud et Katia Lherbier reste muet, ses quatre complices présumés, interpellés vendredi comme leur «ami», ont révélé des détails sur ses 74 jours de «belle».

Tous ont été mis en examen et, parmi eux, Régis Charpentier et Michel Huys ont été placés en détention provisoire.

Les enquêteurs savent désormais que Treiber était hébergé à Melun, dans l'appartement où il a été arrêté vendredi, depuis le 8 novembre. On est loin de l'image de «l'homme des bois» qui se cachait dans la forêt de Seine-et-Marne. Ce studio de 27 mètres carré inoccupé était loué au nom de la fille de Régis Charpentier. Celle-ci ignore tout de cette installation.

Selon le parquet, Régis Charpentier aurait agi «par amitié pour Michel Huys et éventuellement par intérêt». Seul du groupe à avoir un passé judiciaire, il a été condamné en 1984 à 18 mois d'emprisonnement pour proxénétisme, par le tribunal correctionnel de Créteil. Il se présente aujourd'hui comme «mandataire pour la reprise d'entreprises en difficulté», et vit au Châtelet-en-Brie (Seine-et-Marne).

«Affamé, amaigri, demandant du secours»

Auparavant, entre le 10 octobre et le 8 novembre, le fugitif a été hébergé chez Michel Huys aux Ecrennes (Seine-et-Marne). Cet ouvrier agricole à temps partiel, âgé de 57 ans, est le seul qui connaissait bien Treiber avant son incarcération en novembre 2004. Ils avaient travaillé ensemble dans un domaine forestier de l'Essonne, avant l'installation du meurtrier présumé dans l'Yonne.

Le 10 octobre à 23 heures, Michel Huys voit arriver son ancien collègue «affamé, amaigri, demandant du secours», relate le parquet. Il l'héberge «dans un studio situé dans une dépendance, à proximité de la ferme» qu'il occupe avec sa compagne dans le village des Ecrennes (Seine-et-Marne). Pendant près d'un mois, le couple ravitaille et habille le fugitif, partageant certains de ses repas.

Un mois de «zone d'ombre»

Mais l'ouvrier agricole, qui a «agi par amitié pour M. Treiber», «supporte mal la pression». Il se tourne alors vers un ami, Régis Charpentier, lui demandant de prendre le relais à partir du 8 novembre, mais continue à lui apporter de la nourriture dans l'appartement de Melun tous les deux jours.

En revanche, «ce que M. Treiber a fait entre le 8 septembre et le 10 octobre, pour l'instant, c'est une zone d'ombre», a admis le magistrat.

Mis en examen pour évasion vendredi à Auxerre, puis placé en détention à Fleury-Mérogis, à 140 kilomètres de là, le meutrier présumé reste muet. La date de sa deuxième audition devant la juge d'instruction n'est pas encore connue, selon le parquet.

Un article du Parisien.fr et l'AFP, publié le 22/11/09

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