La représentante du Ministère public, Daniela Chiabudini, a requis mardi soir deux ans et demi de prison avec sursis partiel à l'encontre du père accusé d'avoir battu et tondu sa fille pour obtenir le mot de passe de sa messagerie. Elle a aussi demandé 18 mois avec sursis à l'encontre de la mère de cette adolescente qui a "alimenté la violence de son époux au lieu de l'amoindrir."
Les faits remontent au 26 août 2007.

Ce dimanche là, selon la substitute, le père avait frappé sauvagement sa fille, avait sorti un couteau et l'avait menacée de la couper en morceaux, lui avait passé un sac en plastique autour de la tête et lui avait serré le cou, avant de la tondre.

La représentante du Parquet condamne cette "violence gratuite" qui n'a rien à voir avec une "gifle éducative". Elle est d'autant plus inquiète que les parents n'ont jamais parlé d'un fils, dont la garde leur a été retirée et qui a été donné en adoption en Angleterre. Ils ne reconnaissent pas non plus les faits en ce qui concerne leur fille et donc ne regrettent rien. D'où un risque de récidive.

Actuellement, la mère, qui ne s'est pas présentée à l'audience, se trouve en Algérie avec les deux filles cadettes du couple. Me Corinne Arpin, avocate de la partie civile, a appuyé la position du Ministère public. Elle a même demandé que l'accusation soit aggravée.

Me Doris Leuenberger, conseil du père, a plaidé l'acquittement. A ses yeux, toute cette affaire a été inventée par une adolescente en pleine crise. Son client n'a rien à se reprocher. Le jugement sera rendu ultérieurement.

Un article de Catherine Focas, publié sur la Tribune de Genève, le 11/11/09

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