Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour « viols avec actes de torture et de barbarie » à Besançon puis Lons-le-Saunier, un jeune violeur obtient la cassation du dernier verdict.

Pour la troisième fois Pauline devra revivre au travers d'un procès son calvaire d'une nuit d'octobre 2004 dans un fourré près de la gare Viotte de Besançon. C'est la conséquence immédiate de la décision rendue par la cour de cassation qui a cassé le verdict rendu en appel par les assises du Jura en février 2009.

Son agresseur, Kaled Zakaria, un jeune mahorais installé chez sa sœur à Besançon, avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, pour « viols accompagnés d'actes de tortures et de barbarie » Une sanction identique à celle prononcée en première instance par les assises du Doubs à Besançon.

À l'issue du verdict, Me Uzan et Bresson, les défenseurs de l'accusé, s'étaient pourvus en cassation estimant que certaines règles de procédure n'avaient pas été respectées au cours du second procès. Principal grief, une omission de la présidente de la cour d'assises qui n'avait pas résumé à l'accusé le témoignage tenu en son absence par sa victime et son compagnon. Lors de l'audience, Pauline avait accepté de témoigner sur son calvaire mais en demandant que son bourreau ne soit pas dans la salle.

La loi prévoit qu'en pareil cas le président fasse, au retour de l'accusé, la synthèse des propos tenus à la barre. Une obligation qui n'a pas été respectée et un vice de forme selon les avocats de la défense qui ont donc obtenu gain de cause devant la cour de cassation. Dans son arrêt du 28 octobre, elle renvoie donc Kaled Zakaria 24 ans devant une nouvelle cour d'assises.

« Satisfait » de la décision de la cour de cassation, Me Patrick Uzan est convaincu que les juges parisiens n'ont pas rendu leur décision pour un simple vice de forme comme ils sont censés le faire. « En réalité, la cour fait ce qu'elle veut. Et on peut légitimement penser qu'elle a trouvé excessive la peine prononcée, la plus lourde qui soit. Zacharia n'a jamais eu cette nuit-là la volonté de commettre les actes de torture et de barbarie pour lesquels il a été condamné. » Une nouvelle chance pour l'accusé mais une nouvelle épreuve pour sa jeune victime aujourd'hui paraplégique qui tente de se reconstruire psychologiquement. « Je suis profondément et sincèrement navré de lui imposer ce troisième procès » assure l'avocat de la défense « mais le respect du droit et de la loi est une exigence qui prime. »

L'accusé devrait comparaître l'an prochain en principe devant les assises de Côte-d'Or à Dijon.

Un article publié sur LeProgrès.fr, le 06/11/09

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