Le juge de paix de Namur a décidé jeudi de prolonger de quarante jours la mesure d'internement prononcée vendredi dernier à l'encontre du trentenaire de la région hutoise soupçonné de s'être débarrassé de cadavres humains dans le bois de Gistru, à Antheit, dans l'entité de Wanze.

Jeudi après-midi, Alexandre Wilmotte et Jean-Louis Gilissen, les conseils du suspects, ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont apporté de nouveaux éléments, soulignant aussi que leur client regrettait profondément ses actes. L'individu, âgé d'une trentaine d'années, vivait dans un appartement proche du cimetière de La Buissière, à Huy, où il est allé chercher des restes humains qu'il chargeait à bord d'un caddie avant de les ramener à son domicile.

Selon ses avocats, il y aurait pris le corps d'une personne adulte décédée en 1888, ainsi que le cadavre d'un tout jeune enfant datant de la même époque et dont l'état de conservation était assimilable à celui d'une momie. L'homme aurait emporté ces corps, ainsi que quelques autres ossements, avant de les ranger dans le faux-plafond d'une pièce de son habitation. «Lorsque nous avons rencontré notre client, durant plus de cinq heures, nous avons assisté à une plongée vertigineuse dans la souffrance humaine. Le processus morbide qui s'est mis en place chez notre client est vraisemblablement lié à sa grande solitude et à la mort d'un être cher à son adolescence. Il y a une dérive, une longue histoire de douleur qui l'ont amené à chercher une présence, à rompre un isolement. Les corps qu'il est allé chercher au cimetière de La Buissière provenaient de sépultures à l'abandon, vouées au déclassement. Notre client les ramenait chez lui dans leur cercueil. Aussi surprenant que cela puisse paraître, sa démarche était une démarche de respect. Car il nous explique avoir estimé que ces corps méritaient davantage que de se retrouver dans une fosse commune», expliquent les avocats hutois.

Selon les avocats du suspect, la période infractionnelle aurait débuté il y a environ trois ans pour s'achever il y a un an et demi. L'homme s'est dénoncé il y a quelques semaines aux autorités judiciaires de Charleroi, là où il était déjà pris en charge par une équipe médicale. Dès sa transmission au parquet de Huy, le dossier a été mis à l'instruction auprès du juge Frédéric Frenay.

Un article de Belga/th publié sur 7/7 Monde

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