Par Jamila Aridj, publié sur le Point.fr, le 15/05/08

Monique Olivier a craqué. L'épouse du tueur en série présumé Michel Fourniret, qui comparaît à ses côtés pour complicité devant la cour d'assises des Ardennes, a fondu en larmes jeudi après-midi, près d'un mois après l'ouverture du procès.

Alors que la cour écoutait le témoignage d'un médecin légiste belge qui avait procédé à l'autopsie du corps de Céline Saison, une lycéenne de 18 ans tuée en 2000 en Belgique, celle que son mari a longtemps appelée sa "mésange" a été secouée de sanglots pendant quelques minutes. Le soir du meurtre de Céline, Fourniret lui avait raconté les faits Face au mutisme dans lequel s'est plongé son mari depuis le début du procès "faute de huis clos", les avocats de la partie civile ont vivement interpellé Monique Olivier sur son absence de réaction. "Elle participe autant que faire se peut. [...] Avec nous, elle craque. Il y a des jours, il faut que cela sorte", a expliqué Me Jean-Paul Delgenes, un de ses trois avocats commis d'office. Après avoir séché ses larmes, la complice de Fourniret a refusé de répondre à une question de l'avocat de la famille Saison, Me Hervé Dupuis. "Posez la question à Michel Fourniret", s'est-elle contentée de lâcher, des tremblements dans la voix. Pourtant, Monique Olivier connaît les faits.

Le soir du meurtre de Céline Saison, Fourniret lui avait détaillé son crime et montré le visage de sa victime sur des photos retrouvées dans le sac de la lycéenne. Couple diabolique "Une automate", c'est le mot qu'utilise Monique Olivier pour se qualifier. "Avec Michel Fourniret, on ne peut pas s'opposer", avait-elle admis le 2 avril dernier, au cinquième jour d'audience, après avoir exprimé des regrets pour sa participation à certains crimes reprochés à son mari sans pouvoir expliquer sa passivité. Cette mère de trois enfants a scellé son destin avec Fourniret en répondant à une petite annonce publiée le 12 septembre 1986 : "Prisonnier aimerait correspondre avec personne de tout âge pour oublier la solitude". L'Ogre des Ardennes cherchait à l'époque l'âme soeur depuis sa cellule de Fleury-Mérogis où il purgeait une peine pour plusieurs agressions sexuelles. Obsédé par la virginité, Fourniret était à l'époque devenu furieux lorsqu'il avait appris que sa bien-aimée avait déjà connu d'autres hommes avant lui. Au fil de leurs correspondances épistolaires, elle lui avait promis de l'aider à trouver des filles vierges. Le couple diabolique était formé.

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