"Mes enfants ! Mes enfants ! ". Dans un cri de douleur, cette mère de famille qui vient d'échapper aux griffes de son mari la séquestrant et la bâillonnant, se penche du premier étage du domicile familial de la rue de Funas à Bourgoin-Jallieu. Elle appelle au secours.Un agent de télécommunication qui travaille dans la rue et une jeune femme propriétaire de la maison voisine lui viennent aussitôt en aide.« L'agent l'a attrapée par les jambes. Elle avait le visage griffé et les yeux exorbités. »L'épouse est sauvéepar un agent de télécommunicationsPeu après 14 heures, dans cette petite rue du quartier Champ-Fleuri à Bourgoin-Jallieu, personne n'a encore conscience du drame qui vient de se jouer.Ce sont les enquêteurs du commissariat de Bourgoin-Jallieu, alertés pour une affaire de séquestration, qui vont faire la macabre découverte plongeant le quartier dans l'horreur.L'officier de police judiciaire vient d'ouvrir le coffre de la petite voiture familiale sur indication du père interpellé quelques instants auparavant. Là, dans des sacs de sport dissimulés sous une couverture, gisent les corps sans vie des deux enfants. Les visages des enquêteurs et de la magistrate de permanence du parquet se crispent. Âgés de 10 et 7 ans, Mohamed et Furkan étaient scolarisés dans l'école du quartier.Les lieux sont aussitôt gelés. Commence un ballet incessant de véhicules de secours, toutes sirènes hurlantes.Sapeurs-pompiers et Samu dévalent l'étroite rue encore ensoleillée. Les secours ne peuvent que constater le décès des enfants. Apprenant alors le pire, la mère est hospitalisée. Elle sera entendue un peu plus tard dans l'après-midi.La nouvelle du décès des deux enfants fuse dans le quartier et au sein de la communauté turque à laquelle la famille Avci appartient.Le commandant de police Alain Péchereau et le procureur de la République Bertrand Nadau se portent sur les lieux. Ils sont suivis par le médecin légiste de Grenoble puis les enquêteurs de la Sûreté départementale de Grenoble. Alain Cottalorda, maire, puis le sous-préfet de la Tour-du-Pin Christian Avazéri arrivent également.Dans la rue, les voisins doivent décliner leur identité pour rejoindre leur domicile. Tous sont très discrets quand il s'agit d'évoquer la famille. « La maison est en vente. Des visites étaient organisées cet après-midi », confie un voisin.Des bâches tendues pour cacher la voitureAvec le concours de la gendarmerie de Bourgoin-Jallieu, les barrières sont dressées de part et d'autre de la rue afin d'éloigner les badauds qui se pressent.Les voisins sont priés de fermer les volets de leur domicile. Des bâches sont tendues pour cacher la voiture.Un douloureux travail débute pour les enquêteurs : les constatations dans la voiture et sur le corps des deux jeunes victimes.Deux longues heures seront nécessaires pour procéder à l'ensemble des investigations de police technique et scientifique. C'est la fin d'après-midi. Les deux fourgons mortuaires emportent alors le corps des enfants.Tandis que la nuit plonge la rue de Funas dans la froideur automnale, la voiture de la petite famille est emportée sur un camion plateau. Pour les besoins de l'enquête.
Article de Vincent WALES

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